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Crise du logement: baisse importante du nombre d’étudiants étrangers au Canada pour deux ans, annonce Miller

Ottawa réduira considérablement le nombre d’étudiants internationaux au cours des deux prochaines années afin d’alléger la pression sur le logement et les services sociaux, une mesure qui n’aura que peu d’effet au Québec, a dénoncé le gouvernement Legault.

Ottawa livrera donc une limite d’environ 364 000 permis d’études aux étudiants internationaux par année pour les deux prochaines années, un plafond qui sera revu l’an prochain. Le nombre de permis accordés en 2023 grimpait à près de 560 000.

Il a assuré que son annonce n’était pas proprement en lien avec le logement, mais avec le mauvais traitement reçu par les étudiants étrangers par le système universitaire.

«La diminution du volume [d’étudiants] va avoir un impact sur les loyers, principalement, mais ce n’est pas le cas que du jour au lendemain, le prix et l’abordabilité vont être réglés à cause du fait qu’on a réglé ou qu’on a diminué le nombre d’étudiants internationaux qui s’en viennent au Canada. C’est un élément, ça a un impact, mais l’impact et le motif principal aujourd’hui, c’est d’enrayer un système qui a perdu le contrôle», a-t-il déclaré.

Son collègue ministère du Logement et ancien ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a applaudi à l’annonce. «J’anticipe qu’il y aura un allègement de la pression sur le marché locatif, mais les impacts précis, nous les verrons [au cours des prochaines années].»

Ces nouvelles limites seront ajustables selon la province, en fonction de sa population. Ainsi, «certaines provinces verront des réductions beaucoup plus importantes».

«UN EFFET LIMITÉ» SUR LE QUÉBEC

Malgré l’important nombre d’étudiants étrangers au Québec, la mesure n’aura qu’un «effet limité» sur la situation du logement qui y prévaut, car «les quotas d’émission de permis d’études annoncés ne toucheront pas le Québec», a réagi le bureau de la ministre de l’Immigration Christine Fréchette.

Celui-ci a rappelé avoir déjà mis en place, en septembre dernier, des politiques pour s’attaquer aux stratagèmes utilisés par des établissements privés non subventionnés pour attirer des étudiants étrangers.

«L’urgence pour Ottawa, c’est d’agir rapidement sur le dossier des demandeurs d’asile. Il doit mieux répartir l’accueil de ces personnes à travers l’ensemble des provinces du Canada et rembourser le Québec pour les dépenses encourues au cours des dernières années», écrit le cabinet de la ministre.

En conséquence, le nombre d’étudiants internationaux en moins au Québec, qui dispose de nombreuses universités, pourrait se calculer en dizaines de milliers.

BLÂMER TRUDEAU, ET NON LES ÉTUDIANTS

À l’aube de la reprise des travaux parlementaires, le gouvernement Trudeau espère reprendre du galon avec cette annonce, après une moitié d’année marquée par une frustration de la population en lien avec le coût de la vie et du logement.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a tôt fait de rappeler que le ministre Marc Miller avait lui-même récemment déclaré que le programme d’étudiants internationaux était «hors de contrôle».

«Ne blâmons pas les étudiants, ne blâmons pas les autres paliers de gouvernement, blâmons le seul homme responsable pour ce désastre. C’est [Justin Trudeau] qui a décidé de massivement augmenter les chiffres jusqu’à un niveau où les libéraux maintenant doivent avouer que ça augmente le coût du logement», a lancé M. Poilievre lundi.

«Oui évidemment il faut limiter le nombre d’étudiants étrangers parce qu’on n’a pas la capacité d’accueil, et le système est en chaos total […]», a-t-il poursuivi.

Rappelons qu’Ottawa avait été mis au courant par ses fonctionnaires, il y a deux ans, que ses ambitieuses cibles d’immigration pourraient causer un impact considérable sur l’abordabilité des logements et une pression accrue sur les services sociaux, comme la santé et l’éducation.

 Agence QMI

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