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Prix du café: des augmentations dures à avaler

Les torréfacteurs s’arrachent les cheveux depuis quelques mois devant la valeur de leur matière première qui double. Résultat : le consommateur doit s’attendre à payer au moins 25 % de plus qu’à pareille date l’an dernier pour son café.

« Ça augmente terriblement », lance Stephan Koury, d’Union Café, au sujet de la deuxième boisson la plus consommée au Québec après l’eau.

Une tasse de cappuccino qui vaut actuellement 3,90 $ devrait même se vendre 6,37 $ pour que les acteurs du secteur maintiennent leurs marges de profit. C’est ce qu’avance Sébastien Grenache, président de Café Saint-Henri, qui compte neuf établissements.

Ce bond hypothétique de 63 % s’explique par des hausses des coûts dans le café vert, dans le transport et la distribution, et dans l’énergie utilisée pour torréfier les grains.

« Toute l’industrie devra se pencher sur le prix du produit, que ce soit un café spécialisé ou un café de commodité », dit-il.

Le prix du café vert – le grain non torréfié – n’avait pas fait un tel bond depuis 2010. La livraison des commandes accuse aussi plusieurs mois de retard.

Source: Prix de détail moyens mensuels pour les aliments et autres produits sélectionnés, Canada », données de janvier 2020 à décembre 2021, prix pour le «café torréfié, 300 grammes» et pour le «café instantané, 200 grammes.

« La hausse est très abrupte », constate aussi Maxime Fabi, de Café Faro. L’entreprise de Sherbrooke, comme les autres, fait face à « une tempête parfaite ».

Des hausses à la livre et à la tasse

Chez Faro, le sac de 908 grammes en épicerie a dû passer de 16,99 $ à 19,99 $, « et ça ne couvre qu’une partie de la hausse ».

Chez Union, le kilo se vendait 26,90 $ avant la pandémie. Il est passé à 29,90 $ à la fin de 2021 et atteindra 32,90 $ avant l’été prochain.

« Ce sont des hausses très raisonnables dans le contexte », assure Stephan Koury. Maxime Fabi parle « d’années perdues » afin de maintenir la barque à flot.

« Personne n’est épargné », répètent les deux torréfacteurs. En moyenne, disent-ils, une livre de café que les Québécois payaient 10 $ il n’y a pas si longtemps vaut maintenant 12,50 $.

À eux deux, ils mettent en marché au maximum 3 millions de livres de café par année, bien moins que des multinationales comme Keurig, qui compte entre autres Van Houtte, le café le plus vendu au Canada, dans son portefeuille.

Keurig n’a par contre pas trop envie de parler de prix. Notre demande d’entrevue a été refusée deux fois plutôt qu’une.

Dans les cafés Starbucks, on a eu droit à des augmentations en octobre, puis en janvier. D’autres sont prévues cette année, a déclaré l’entreprise la semaine dernière.

Même chose à la Brûlerie St.Denis, à Montréal, où le prix des cafés servis sur place a augmenté en décembre.

« On regarde ça pour la suite, mais on n’aura pas le choix de le refaire », indique la directrice des opérations, Line Guérin.

Taïna Di Napoli, une entrepreneure qui crée ses propres marques de café, a reçu deux augmentations au cours des six derniers mois. « La livre de café me coûte 1,40 $ de plus. C’est énorme », dit-elle.

Elle compte une « grande chaîne de boulangeries » du Québec parmi ses clients. « Ça va se traduire par une augmentation d’au moins 70 cents la tasse pour le client. On parle d’un cappuccino qui va passer de 4,50 $ à 5,20 $, par exemple », illustre-t-elle.

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