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L’armée et la Croix-Rouge en renfort

Répondant présent à la requête de l’Ontario, le gouvernement fédéral a annoncé lundi soir qu’il déploiera des équipes des Forces armées canadiennes (FAC) et de la Croix-Rouge canadienne en Ontario pour épauler la province, dont le système de santé est submergé par la troisième vague de la COVID-19.

Trois équipes notamment composées d’infirmiers et de techniciens en santé des FAC seront envoyées pour aider dans les hôpitaux. Le nombre de membres des FAC qui seront déployés est cependant toujours en cours d’évaluation.

De plus, l’aviation royale canadienne aidera au transport – notamment pour des équipes en provenance de Terre-Neuve-et-Labrador – tandis que des équipes du fédéral et de la Croix-Rouge sont aussi attendues.

Un peu plus tôt lundi, l’Ontario avait formellement réclamé l’aide de l’armée et de la Croix-Rouge, moins de deux semaines après avoir refusé la main tendue d’Ottawa.

Face à une situation critique, «[…] nous avons demandé l’aide de ces ressources identifiées [du gouvernement fédéral], dont beaucoup résident, par exemple, au sein des Forces armées canadiennes et des organisations de la Croix-Rouge canadienne», a expliqué le porte-parole de Sylvia Jones, la solliciteure générale de l’Ontario.

«En plus des ressources humaines en santé, nous demandons un soutien logistique et opérationnel alors que nous cherchons à augmenter notre réponse à la COVID-19», a-t-il poursuivi.

L’Ontario recevra aussi l’aide de deux équipes de professionnels de la santé en provenance de Terre-Neuve-et-Labrador, a confirmé le premier ministre terre-neuvien Andrew Furey à divers médias anglophones.

Parmi les renforts envoyés par la province de l’Atlantique figure un contingent de six infirmières et de trois médecins, incluant la femme du premier ministre, la Dre Allison Furey. Ceux-ci resteront à Toronto pour au moins une dizaine de jours, et possiblement jusqu’à trois semaines.

Par la suite, une deuxième équipe d’infirmières volontaires pourrait être déployée par Terre-Neuve-et-Labrador si les besoins se faisaient toujours pressants.

Cette demande survient alors que l’Ontario cherche par tous les moyens à gonfler ses effectifs médicaux, submergés par la troisième vague qui fait des ravages dans la province, où les hôpitaux débordent avec près de 900 patients aux soins intensifs en raison du virus.

La situation est telle que, selon un reportage de «Global News», les infirmières dans les unités les plus touchées pourraient avoir à assumer des responsabilités qui se situent hors de leur pratique habituelle, comme certaines tâches administratives, par exemple.

Le 16 avril, le gouvernement de Doug Ford avait répondu à l’offre d’aide du gouvernement fédéral par une fin de non-recevoir. Le jour même, l’Ontario avait battu son record toujours inégalé de nouveaux cas, avec 4812 nouvelles infections.

Ford déstabilisé

La crise sanitaire pourrait se métamorphoser en crise politique pour le gouvernement de Doug Ford, dont les taux d’approbation ont replongé à des niveaux prépandémiques.

C’est que l’opposition et un nombre grandissant d’Ontariens imputent la virulence de la troisième vague aux décisions du premier ministre.

Selon la firme Abacus Data, la cote de popularité de Doug Ford se situait la semaine dernière à 28 %, bien loin des 46 % dont il a bénéficié à partir du mois de mai 2020, au début de la pandémie.

L’hécatombe a débuté le 16 avril, alors que M. Ford annonçait un ensemble de nouvelles mesures très sévères, incluant un nouveau confinement, des pouvoirs spéciaux à la police, ainsi que l’arrêt de nombreuses activités extérieures jugées sécuritaires selon des experts.

Devant le tollé, Doug Ford a dû retirer dès le lendemain certaines des mesures les plus controversées. La semaine dernière, il a demandé pardon à la population devant les caméras, les larmes aux yeux.

Puis, après la mort d’une fillette de 13 ans, qui a fait grand bruit en Ontario lundi, Doug Ford a refusé d’étendre les congés de maladie avec solde pour les travailleurs, une mesure vue positivement par les experts en santé de la province.

Lundi encore, la province a enregistré plus de 3500 nouveaux cas de COVID-19. La troisième vague est propulsée par la présence de plus en plus marquée du variant britannique, et ne semble pas s’essouffler.

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