Dans un revirement de situation inattendu, l’homme qui était soupçonné d’avoir désarmé et frappé un policier la semaine dernière a été libéré de toutes accusations au palais de justice de Montréal.
«Après analyse de la preuve. […] Nous arrêtons les procédures contre monsieur Camara», a expliqué la procureure Anne-Andrée Charrette mercredi après-midi.
La juge Karine Giguère a donc rendu la liberté de Mamadi Fara Camara.
L’homme de 31 ans était accusé de tentative de meurtre envers l’agent de police, de voies de fait causant des lésions, d’avoir désarmé le patrouilleur et d’avoir déchargé une arme à feu en sa direction.
En avant-midi, la couronne disait avoir reçu de la nouvelle preuve, soit une vidéo qui pourrait « avoir une influence » sur le déroulement de l’audience, sans en dévoiler davantage.
Or, il semble que ces nouveaux éléments aient complètement changé la donne, faisant en sorte qu’il obtienne sa libération.
Son avocat précise que son client a toujours plaidé son innocence. «La vidéo était un autre élément qui s’ajoutait à la décision du DPCP», a expliqué Me Cédric Materne en entrevue à TVA Nouvelles.
Les proches de M. Camara, un chargé de laboratoire à la Polytechnique, étaient dans l’incompréhension la plus totale, n’arrivant pas à croire qu’il aurait pu commettre un tel geste.
La nouvelle a été accueillie avec soulagement par sa famille.
L’avocat s’interroge sur les circonstances qui ont mené à l’accusation de son client. «Dans ce dossier-ci, c’est un agent de police qui a été attaqué. Est-ce que l’enquête a été trop rapide? Est-ce que l’arrestation a été trop rapide? Ce sont des questions qu’on peut se poser», ajoute-t-il.
Du côté de la Polytechnique, où Camara étudie et enseignait, on s’es dit soulagé du retrait des accusations.
«M. Camara sera rencontré pour discuter de sa réintégration sur le campus et dans ses fonctions. Un soutien lui sera offert», affirme Annie Touchette, conseillère principale aux communications.
«Je suis troublée par ce que M. Camara a subi. Je m’attends à ce que la lumière soit faite rapidement sur ce qui s’est passé, et que l’enquête se poursuive pour trouver le ou les réels fautifs», a fait savoir de son côté la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en début de soirée.
«Le retrait d’accusations aussi graves est exceptionnel. On doit avoir des réponses claires sur ce qui est arrivé afin de préserver la confiance du public à l’égard du travail policier.»
