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Élections 2022: Une bataille cruciale à Beyrouth I

Le nombre d’électeurs dans la circonscription de Beyrouth I s’élève à 134.825, avec 125.175 inscrits au Liban et 9.650 à l’étranger.

Les élections législatives qui se tiendront le 15 mai 2022 s’annoncent cruciales dans la circonscription de Beyrouth I (regroupant Achrafieh, Rmeil, Medawar et Saïfi). Avec 38 candidats en lice et 8 sièges à pourvoir (1 pour les maronites, 1 pour les grecs-orthodoxes, 1 pour les grecs-catholiques, 3 pour les arméniens-orthodoxes, 1 pour les arméniens-catholiques, et 1 pour les minorités), la course électorale sera certainement mouvementée, puisque six listes ont été enregistrées.

Beyrouth I représente une grande partie de la capitale. L’enjeu principal sera de faire face à l’influence croissante du Hez bollah et à son projet iranien anti-souverainiste; et de mettre un terme à la détention d’armes illégales par le parti chiite. Une vraie lutte identitaire et souverainiste est donc au cœur de ces législatives. Cette circonscription enverra 8 députés au Parlement qui devront peser dans trois échéances décisives pour le pays: l’élection présidentielle, la ratification éventuelle d’un accord avec le FMI et peut-être un accord sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël.

Plus encore, et depuis quatre ans, Beyrouth I est au cœur de l’actualité et des tragédies. C’est ici que la contestation a commencé le 17 octobre 2019; et c’est essentiellement cette circonscription qui a subi la désolation de la troisième plus forte explosion de l’histoire de l’humanité.

Les listes et les alliances électorales

Six listes se disputent les sièges de la circonscription de Beyrouth I. Parmi elles figure la liste “Liban-Souveraineté” qui réunit des indépendants de la société civile aux côtés de figures politiques historiques d’Achrafieh, dont Nadim Gemayel et Jean Talouzian.

Deux autres listes formées par les partis politiques traditionnels: “Nous sommes pour Beyrouth” (Forces libanaises) et “Nous étions et nous resterons pour Beyrouth” (Courant patriotique libre et le Tachnag) participent aussi au scrutin électoral.

Trois listes revendiquant une légitimité issue des mouvements de contestation du 17 octobre 2019 sont également en lice: la première menée par Paulette Yacoubian (“Pour mon pays”); la deuxième formée par Charbel Nahas (“Capables”); et la troisième par Levon Telvisian (“Beyrouth, ma ville”). Ces listes pourraient avoir du mal à faire face aux partis politiques traditionnels, sachant que leurs rangs ne sont pas unifiés et que leurs assises populaires sont dispersées.

D’ailleurs, un candidat des Forces libanaises (FL) estime que “certaines listes se retireront de la course électorale, vu le grand nombre de candidats”. Et d’ajouter: “Ce sera une bataille électorale intéressante, considérant l’agencement des listes, qui favorisent un mélange de personnalités connues et de nouveaux visages”.

Toutefois, il est important de souligner que le Courant patriotique libre (CPL) n’est plus aussi populaire qu’il l’était lors des législatives de 2018. “Si ce n’était son alliance avec le Tachnag, le CPL aurait vu ses chances nettement réduites, car sa popularité est en chute libre”, a confié le candidat FL à Ici Beyrouth.

Les positions vis-à-vis du Hez bollah

Quelles sont les positions de toutes ces listes vis-à-vis de l’armement illégal du Hez bollah et de sa mainmise sur les institutions étatiques? Comment pourront-elles affronter efficacement le Courant patriotique libre – allié et représentant officiel du Hezb, à Achrafieh, Rmeil, Medawar et Saïfi, bastion de la résistance chrétienne – et empêcher la domination politique, économique et culturelle du Liban?

Contactés pour répondre à ces questions, les candidats de “Nous étions et nous resterons pour Beyrouth” (formée par le CPL, le Tachnag et des indépendants), “Beyrouth, ma ville” (formée par le regroupement Madinati); et “Capables” (formée par le mouvement “Citoyens et citoyennes dans un État” de Charbel Nahas) n’ont pas donné suite à notre démarche.

Pour Paula Yacoubian, candidate au siège arménien-orthodoxe de la liste “Pour mon pays” (formée par le regroupement Watani et des indépendants), les législatives créent “une opportunité pour les mouvements contestataires de former un bloc parlementaire, capable de changer les règles du jeu mises en place par le 14 et le 8 Mars au fil des années”. Et de poursuivre: “Le Hez bollah est une milice armée pro-iranienne qui fait partie intégrante du système politique corrompu. Il faut lutter contre ce système et contre l’idéologie destructrice du Hez bollah”.

Pour Asma Andraos, candidate au siège grec-orthodoxe de la liste “Liban-Souveraineté”, aucune ambiguïté: “Quel autre pays au monde parvient à se construire en présence de deux armées? ” s’indigne-t-elle. “Il est grand temps d’appeler les choses par leurs noms et de clamer haut et fort que notre identité est en danger à cause du Hez bollah, qui pose un problème majeur pour le pays”. Et de conclure: “Nos idées sont claires. C’est pourquoi j’appelle les Libanais à voter en masse le jour des législatives”.

La liste “Liban-Souveraineté” bénéficie d’un double avantage, qui pourrait lui permettre de créer la grande surprise de ce scrutin du 15 mai prochain dans cette circonscription: une composition mixte formée de figures politiques et de personnalités de la société civile; ainsi que d’un engagement clair contre le Hez bollah et son allié, le CPL.

source ici beyrouth

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