Près d’un million de Québécois en attente d’un médecin de famille
Le nombre de Québécois en attente d’un médecin de famille continue d’augmenter depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Legault.
En date du 28 février dernier, 991 241 personnes patientaient sur le Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF), révèlent des données fournies dans le cadre de l’étude des crédits et obtenues en primeur par notre Bureau parlementaire.
Le nombre de patients orphelins ne cesse de croître sous le gouvernement caquiste, qui avait pourtant promis un médecin pour chaque Québécois.
En 2019, 522 603 personnes étaient inscrites au GAMF. La situation ne s’est pas améliorée au cours des derniers mois, alors que près de 46 000 nouveaux inscrits se sont ajoutés depuis décembre dernier.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a maintes fois reconnu la situation et propose diverses réformes pour vider les listes d’attente, dont une réorganisation des plages horaires des médecins et la création d’un nouveau Guichet d’accès à la première ligne afin d’orienter le patient vers le bon professionnel de la santé.
Et c’est sans compter la pandémie, qui a retardé les travaux en ce sens.
Des délais
Mais pour le député libéral Monsef Derraji, le ministre tente de faire oublier une promesse brisée de la CAQ, à quelques mois des élections.
«C’est ce qu’ils ont fait entre 2018 et aujourd’hui qui nous a amenés à cette situation catastrophique», affirme le critique en matière de santé, qui parle d’un «échec du gouvernement Legault».
Sur le fond, les plans des libéraux et des caquistes pour l’accès à la première ligne sont similaires. Tous les deux proposent de revoir la rémunération des médecins afin de la lier à la prise en charge d’un groupe de patients, une approche dite «par capitation».
Les deux formations veulent également confier plus de responsabilités aux autres professionnels de la santé, principalement les infirmières et les pharmaciens.
«Ils avaient le temps d’agir sur la capitation, ça fait quatre ans. Ils ne l’ont pas fait», dit Monsef Derraji.
Tant le ministre Dubé que la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec affirment que les négociations sur la rémunération par capitation viendront dans un deuxième temps, malgré des discussions très avancées en début de mandat.
«Solutions pragmatiques»
De son côté, le ministre Dubé affirme que les 50 mesures qu’il a récemment présentées pour refonder le réseau de la santé constituent des «solutions pragmatiques» aux problèmes d’accès à la première ligne.
«Ce qui est au cœur du plan santé : que les Québécois soient pris en charge par un professionnel de la santé dans un délai raisonnable. Et pour réussir la prise en charge des Québécois, on s’est dit que ça devait passer par les médecins, mais aussi par l’ensemble des professionnels de la santé», explique son cabinet.