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«J’aspire à pouvoir lui pardonner» – Catherine Fournier

Parcours judiciaire, blessures, processus de guérison: Catherine Fournier s’est longuement confiée en entrevue avec Sophie Thibault, à la veille de la sortie du documentaire «Témoin C.F.» sur la plateforme Vrai.

Celle qui a été agressée sexuellement par l’ancien député Harold LeBel, et dont l’identité a été révélée ce mardi, a raconté son cheminement parsemé de moments de doutes.

Mme Fournier a notamment été interrogée sur la perception qu’elle avait de son agresseur qui a été reconnu coupable en novembre dernier.

«C’est quelqu’un qui a été un ami (…) Au-delà des faits qu’il a posé des gestes graves qui méritaient des conséquences, je ne pense pas que ça définisse à 100% un individu», a-t-elle dit.

«J’ai eu d’autres blessures à travers le parcours, car je pensais qu’il allait plaider coupable, que l’on allait régler ça facilement (…) Je ne peux pas nier que j’ai peut-être plus de blessures aujourd’hui par rapport à cette personne-là, mais j’espère qu’avec le temps ça s’amenuise. J’aspire à pouvoir lui pardonner. Je ne suis pas prête encore, mais je suis sûre que ça viendra», a-t-elle ajouté.

Du temps pour accepter d’avoir été victime

Elle a aussi raconté comment elle avait mis du temps à «accepter» le fait qu’elle avait été victime d’une agression sexuelle en octobre 2017.

«C’est confrontant, et ça m’a pris du temps à l’accepter parce que quand on vit une agression sexuelle, on ne sait pas non plus comment on va réagir», a-t-elle expliqué.

«Si on m’avait mis dans cette situation-là et qu’on m’avait demandé comment j’aurais réagi, j’aurais dit évidemment: je pars, je cours, je crie, je me sauve. Mais ce n’est pas ça qui m’est arrivé et ce n’est pas ça qui arrive à la majorité selon les statistiques. Moi j’ai figé. J’ai eu mille et une questions dans ma tête.»

Elle a avoué qu’elle s’était «jugée» pour cette réaction et que c’est avec son cheminement personnel que sa pensée a pu évoluer.

Moment de découragement

À travers tout ce processus judiciaire, Catherine Fournier a dit avoir un «gros» moment de découragement au moment du choix d’un procès devant jury.

«Honnêtement, ce n’était pas une perspective que j’avais envisagée (…) On ne m’avait pas nécessairement pas parlé de cette possibilité-là (…) Se dire que tu vas devoir aller confier une histoire très personnelle, très intime, non seulement à un juge, mais aussi devant 14 membres du jury, c’est quelque chose.»

SOURCE TVA NOUVELLE

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