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Taux directeur: Legault refuse d’intervenir auprès de la Banque du Canada

Le chef du Parti québécois lui demandait d’imiter les premiers ministres de l’Ontario et de la Colombie-Britannique en demandant une pause à la Banque centrale.

«On peut aider les citoyens, on doit aider les citoyens, on a aidé les citoyens, on va continuer d’aider les citoyens, mais je ne pense pas que c’est une bonne idée d’aller commencer là, à intervenir à la Banque du Canada», a déclaré M. Legault, mardi après-midi.

Quelques heures plus tôt, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, avait demandé à M. Legault d’imiter ses homologues de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, David Eby, et Doug Ford, qui se sont adressés au gouverneur de la Banque centrale, Tiff Macklem, pour déplorer l’effet de la hausse des taux d’intérêt pour les ménages, notamment sur les hypothèques.

C’est la deuxième fois depuis le début de l’année que le chef péquiste formule cette demande au premier ministre François Legault. Québec solidaire avait fait de même en janvier dernier, dans une lettre ouverte publiée par le député Haroun Bouazzi.

Trois des 34 économistes sondés par l’agence Reuters s’attendent à ce que la Banque du Canada, une institution indépendante, hausse son taux d’intérêt directeur de 25 points de base, demain. Les autres prédisent plutôt le statu quo, avec le maintien du taux directeur à 5 %, comme fixé en juillet dernier.

«Les hausses appauvrissent des centaines de milliers de Québécois et brisent le rêve de toute une génération qui aspire à accéder à la propriété. Il n’y a aucune raison pour laquelle François Legault n’imiterait pas ses homologues des autres provinces en demandant officiellement de ne pas procéder à une nouvelle hausse demain», a soutenu le chef du Parti québécois, dans un communiqué.

Demande refusée

«Je comprends que ça fait mal à beaucoup de Québécois, les taux d’intérêt qui sont élevés. On est dans une situation où les gens par exemple sur leur hypothèque voient leur montant mensuel augmenter de façon importante», a réagi François Legault.

Mais la stratégie de la Banque du Canada a un objectif : «contrôler l’inflation», a rappelé le premier ministre. Et elle s’arrime, «qu’on le veuille ou non», avec les décisions de la Réserve fédérale américaine.

«Donc je ne pense pas que ça soit une bonne idée d’aller suggérer de se mettre les deux mains dans les décisions de la Banque du Canada», a continué le chef caquiste.

La semaine dernière, son ministre des Finances, Eric Girard, a indiqué que la stratégie de la Banque centrale «fonctionne». «Puisque ça fonctionne, l’inflation baisse, le resserrement monétaire fonctionne, ce n’est pas le moment d’augmenter les dépenses fiscales puis de contrecarrer le travail de la Banque du Canada», a-t-il expliqué, en excluant de poser un nouveau geste à court terme pour venir en aide aux ménages et aux entreprises.

Le ministre Girard, un économiste de carrière, s’attend à ce que la Banque du Canada attende à 2024 avant de corriger le tir, si les prévisions voulant que l’inflation passe de 4 à 2 % se confirment.

Dans l’intervalle, l’automne sera «une période difficile» en raison des taux d’intérêt élevés, a-t-il prévenu, en marge du conseil des ministres.

Défendre les Québécois, dit le PLQ

De son côté, le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, estime lui aussi que le premier ministre «pourrait exprimer la demande» à la Banque du Canada afin qu’elle réduise les taux d’intérêt.

«François Legault doit défendre les Québécois», a-t-il dit. «Et, on n’a pas attendu Paul St-Pierre Plamondon pour parler des taux d’intérêt.»

Toutefois, son porte-parole libéral en matière d’économie, Frédéric Beauchemin, ne semblait pas au diapason avec son chef. Ce dernier estime que la Banque centrale est indépendante.

«Le gouverneur de la Banque Centrale peut faire ce qu’il veut, de son propre chef à lui. Il ne sera pas influencé par n’importe quelle lettre qui sera envoyée», a-t-il dit.

Selon le chef intérimaire, le Québec a le pouvoir d’agir afin de contrer l’inflation dans sa sphère de compétence. Par exemple, il réclame la fin de la TVQ sur les produits de base comme le shampoing.

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