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Le Canada pourrait perdre un précieux allié en Asie

Le Canada risque de perdre pour de bon un allié de taille en dénonçant le rôle potentiel de l’Inde dans l’assassinat d’un leader de la communauté sikhe, dans le contexte de relations déjà tendues en Asie avec les difficultés avec la Chine.

” C’est un risque diplomatique important que le Canada prend », résume Dominique Caouette, professeur de science politique et membre du Centre d’études asiatiques de l’Université de Montréal.

Dans la nouvelle stratégie indopacifique du gouvernement Trudeau, l’Inde était pressentie comme un allié potentiel important pour réduire la dépendance économique du Canada par rapport à la Chine, explique-t-il.

CHANGEMENT DE TON

« Je pense que ça mijotait. Il y a eu un changement de ton la semaine dernière par rapport à l’ingérence étrangère », croit M. Caouette, évoquant le voyage du premier ministre Justin Trudeau à New Delhi, où se tenait le sommet du G20.

« Le Canada met finalement ses culottes pour tirer l’oreille de l’Inde », réagit pour sa part Mathieu Boisvert, directeur du Centre d’études et de recherches sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora.

Le professeur au Département de science des religions de l’UQAM se dit surpris par un tel tournant, même si les relations entre le Canada et l’Inde étaient tendues depuis une quarantaine d’années.

« L’Inde est courtisée par tout le monde, les États-Unis, l’Australie, les puissances européennes. On fait fi du nationalisme de plus en plus ethnique sur le territoire indien, des droits humains qui ne sont pas respectés. Ils comptent sur l’Inde pour contrebalancer la présence de la Chine », dit-il.

L’Inde s’est souvent plainte de l’activité de la diaspora sikhe à l’étranger, notamment au Canada, susceptible, selon New Delhi, de relancer le mouvement séparatiste grâce à une aide financière massive.

L’État indien du Pendjab, qui compte environ 58 % de sikhs et 39 % d’hindous, a été secoué par un violent mouvement séparatiste dans les années 1980 et au début des années 1990, au cours duquel des milliers de personnes ont trouvé la mort.

Le Canada est le pays qui compte le plus grand nombre de sikhs en dehors de l’Inde.

AFP

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