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Des restaurateurs optimistes embauchent déjà

La réouverture des salles à manger en zone orange donne espoir aux restaurateurs de la grande région de Montréal. Certains ont même déjà commencé à se préparer au grand jour, même si aucune date n’a encore été avancée jusqu’ici.

C’est le cas du gérant du restaurant L’Avenue, Benoît Latour, qui anticipe un départ en lion dès que le gouvernement donnera son aval à la reprise.

Et comme il ne veut pas être pris au dépourvu, il recrute de nouveaux serveurs et de nouveaux cuistots depuis quelques jours, même s’il sait très bien qu’ils ne pourront travailler dans l’immédiat.

«En étant d’avance, j’ai plus de chances de recevoir de bons CV. Parce qu’une fois que ça va redécoller, tout le monde va chercher du personnel en même temps», a raisonné le gérant du populaire restaurant à déjeuners de l’avenue du Mont-Royal.

Habituellement, les clients font la queue à l’extérieur avant d’avoir droit à une table, mais aujourd’hui, tout est à refaire dans ce resto.

Forcé de fermer sa salle à manger depuis le passage en zone rouge, le 1er octobre dernier, L’Avenue a continué d’offrir un service de livraison, ce qui n’a pas empêché la plupart des employés de déserter.

«Dans notre cas, ce n’est pas seulement à cause de la pandémie, mais c’est sûr que dans la restauration, il y a beaucoup de gens qui ont décidé d’aller travailler dans un autre domaine ou de retourner aux études», a remarqué M. Latour, qui dit avoir reçu une trentaine de curriculum vitae en moins d’une semaine.

À défaut d’une date

Le processus d’embauche suit également son cours à la microbrasserie Noire et Blanche de Saint-Eustache, où la main-d’œuvre est encore moins abondante qu’à Montréal. À pareille date l’an dernier, l’établissement peinait d’ailleurs à combler les postes en cuisine.

«Le gouvernement nous a habitués à des annonces au compte-gouttes, ce qui donne peu de temps pour se préparer. On a donc décidé de se fixer une date fictive et on s’est dit que tout devait être prêt pour cette date, peu importe ce qui arrive», a expliqué Daniel Essiambre, directeur au développement des affaires de la microbrasserie.

L’Association Restauration Québec (AQR) est d’avis qu’il s’agit de la bonne stratégie à adopter dans les circonstances. Et pour cause, dans les six régions qui passeront en orange, certains restaurateurs ont dû faire des pieds et des mains pour être fin prêts pour lundi.

«On ne peut pas blâmer les travailleurs de s’être réorientés durant les sept derniers mois. Ce qui nous inquiète plus, c’est la perte d’expertise, de travailleurs d’expérience», a ajouté François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’ARQ.

M. Meunier exige du gouvernement Legault qu’il présente un plan de match pour déconfiner les restaurants, y compris en zone rouge.

Réouverture sous strictes restrictions

Entre temps, Benoît Latour, lui, se risque à prévoir un retour du service aux tables au courant du printemps.

Malgré son enthousiasme, il demeure conscient que cette réouverture se fera forcément sous certaines conditions, à l’instar des zones orange, où les restaurants pourront effectivement rouvrir lundi, mais avec un nombre de places limité. Ils sont également tenus de n’accepter que les clients qui ont fait une réservation.

«Si l’avenue du Mont-Royal est fermée, comme l’été dernier, et qu’on peut élargir notre terrasse, ça nous donnerait un grand coup de pouce», a lancé M. Latour, en espérant que son message sera entendu par la Ville de Montréal.

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