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Hospitalisations: la pression est forte sur Montréal

Le poids de la pandémie est particulièrement lourd sur Montréal, où sont hospitalisés près de la moitié des patients du Québec aux soins intensifs qui ont la COVID-19.

Pas moins de 45 % des patients hospitalisés aux soins intensifs qui ont la COVID-19, soit 119 sur 265, sont dans un hôpital de Montréal, montrent les récentes données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

C’est presque le double de la représentation populationnelle de cette région à l’échelle provinciale, à environ 25 %.

« Il y a énormément de pression, ça nous sort par les oreilles les cas de COVID-19 », insiste le Dr François Marquis, chef des soins intensifs à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

« Ces patients ne sont pas tous là à cause de la COVID-19, mais ça reste qu’ils sont isolés dans des chambres à pression négative. L’île de Montréal a le plus gros fardeau », constate aussi le Dr Germain Poirier, président de la société des intensivistes du Québec.

Loin derrière Montréal, les régions de l’Estrie et de la Capitale-Nationale ont chacune 21 patients positifs à la COVID-19 aux soins intensifs, soit 8 % des cas.

Lors du sommet de la première vague, en avril 2020, Montréal gérait 63 % des patients aux soins intensifs de toute la province. Or, à cette époque, certains hôpitaux étaient désignés pour recevoir les patients infectés.

Des Montréalais

Présentement, le protocole exige que les centres hospitaliers gèrent les patients de leur territoire. Les patients aux soins intensifs à Montréal sont donc très majoritairement des Montréalais.

Selon des médecins, la densité de population dans la métropole explique en partie la situation. Transports en commun, usines, immeubles d’habitation : la promiscuité augmente les risques de propagation.

« Quand on a une maladie très contagieuse, les endroits densément peuplés génèrent plus de contacts et plus de contagion. C’est pour ça que New York s’est fait plus ramasser [que les régions rurales] », souligne le Dr Marquis.

Règle générale, tous les hôpitaux du Québec ont la capacité de soigner les patients atteints de la COVID-19 dans leur unité de soins intensifs. Or, certains patients qui requièrent des soins très aigus (dont aux reins) doivent aller dans des centres spécialisés, souvent à Montréal.

Du côté des patients hospitalisés avec la COVID-19, Montréal est encore une fois la région la plus achalandée, à 36 %, selon l’INSPQ. Évidemment, cette pression sur le système a des répercussions sur les blocs opératoires, qui ont réduit leurs activités au minimum.

Malgré cela, le Dr Poirier ne croit pas que des patients montréalais doivent être envoyés ailleurs.

« Si on transfère sur la Rive-Sud, quand celle-ci va vouloir faire ses chirurgies, elle ne pourra plus les faire. C’est déshabiller Paul pour habiller Jacques », pense-t-il.

Sous contrôle

Selon l’intensiviste Michel De Marchie, la pression demeurera forte à Montréal jusqu’à la fin février. Il travaille à l’Hôpital général juif, où la moitié des patients aux soins intensifs ne sont pas vaccinés contre la COVID-19.

« On fait des pieds et des mains pour que les soins intensifs demeurent sous contrôle, confie-t-il. Pour l’instant, le système est très occupé, mais sous contrôle. »

– Avec Charles Mathieu

PATIENTS AUX SOINS INTENSIFS POSITIFS À LA COVID-19

– Montréal : 119 (45 %)

– Laval : 8 (3 %)

– Outaouais : 7 (3 %)

– Laurentides : 15 (6 %)

– Lanaudière : 11 (4 %)

– Mauricie-Centre-du-Québec : 13 (5 %)

– Capitale-Nationale : 21 (8 %)

– Estrie : 21 (8 %)

– Chaudière-Appalaches : 15 (6 %)

– Bas-Saint-Laurent : 2 (1 %)

– Abitibi-Témiscamingue : 1 (0,4 %)

– Saguenay-Lac-St-Jean : 13 (5 %)

– Côte-Nord : 1 (0,4 %)

TOTAL : 265

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