NOUVELLES

Israël masse des soldats près de Gaza

Israël a déployé jeudi des chars et des blindés le long de la frontière avec la bande de Gaza où les échanges de tirs meurtriers continuent, au moment où l’État hébreu fait face à une autre éruption de violence entre ses habitants juifs et arabes.

Tandis que les tirs d’artillerie se multipliaient en direction de l’enclave palestinienne, contrôlée par les islamistes du Hamas, des chars et d’autres véhicules blindés se sont massés le long de la barrière frontalière séparant Gaza d’Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP.

«Nous sommes prêts et nous continuons à nous préparer à différents scénarios», a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus, précisant qu’une invasion terrestre était «un des scénarios».

Dans le même temps, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a ordonné des renforts «massifs» au sein des forces de sécurité dans les villes mixtes israéliennes, où vivent Juifs et Arabes, théâtres d’émeutes depuis mardi.

En dépit des appels à la désescalade de la communauté internationale et des efforts diplomatiques pour mettre un terme à la spirale de la violence, des centaines de roquettes ont à nouveau été tirées jeudi vers Israël depuis la bande de Gaza, où les frappes de l’armée israélienne ont continué.

«Ce prendra du temps (…), mais nous allons restaurer la quiétude en Israël», a déclaré le premier ministre Benjamin Netanyahu, qui s’est rendu jeudi sur le site d’une batterie du bouclier antimissile «Dôme de Fer» dans le centre du pays.

Appelant les compagnies aériennes à suspendre leurs vols vers Israël, le Hamas a annoncé avoir lancé «sa plus grosse roquette» en direction du deuxième aéroport d’Israël, dans le sud, vers lequel les autorités aéroportuaires avaient annoncé rediriger tous les vols initialement à destination de Tel-Aviv en raison des tirs.

Déjà, les compagnies aériennes américaines American Airlines et United Airlines ont confirmé jeudi à l’AFP avoir suspendu leurs vols vers Israël jusqu’au 15 mai au moins.

Le Hamas a fait état jeudi de 16 nouveaux morts dans des raids israéliens sur ce microterritoire sous blocus de l’État hébreu, portant à 83 le nombre de Palestiniens tués dans l’enclave depuis le début des hostilités il y a quatre jours.

En Israël, sept personnes ont été tuées, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et des centaines ont été blessées dans les tirs de roquettes.

Niveau de violence inédit

Les affrontements entre Israël et le Hamas ont débuté lundi après des semaines de tensions israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est, qui ont culminé avec des heurts sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré du judaïsme, dans cette portion de la Ville sainte illégalement occupée et annexée par Israël, d’après l’ONU.

Les États-Unis ont annoncé l’envoi d’un émissaire en Israël et dans les Territoires palestiniens pour exhorter une nouvelle fois à la «désescalade», tandis que Moscou a appelé à une réunion d’urgence du Quartette sur le Proche-Orient (UE, Russie, USA, ONU).

Depuis lundi, l’armée israélienne a indiqué avoir mené 600 frappes sur la bande de Gaza, tandis que le Hamas a tiré plus de 1600 roquettes vers Israël.

L’aviation israélienne a frappé des positions du Hamas, ciblant entre autres des locaux liés aux opérations de «contre-renseignement» du mouvement.

D’après le Hamas, l’armée a aussi visé trois immeubles composés de logements et de locaux de médias.

Les bombardements coïncident avec une recrudescence de la violence entre Arabes et Juifs en Israël. Le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, a déclaré à l’AFP que la violence se situait à un niveau jamais atteint depuis des décennies.

Mercredi soir, des groupes d’extrême droite israéliens sont descendus dans les rues à travers le pays, affrontant les forces de sécurité et des Arabes israéliens. Dans plusieurs villes mixtes, des heurts ont éclaté et des coups de feu ont été échangés, a indiqué la police.

Près de 1000 membres de la police des frontières ont été appelés à intervenir pour faire face à ces violences et plus de 400 personnes ont été arrêtées depuis lundi.

Diplomatie

Face à l’intensification du conflit, une troisième réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, publique cette fois-ci, est attendue vendredi.

Lors des deux premières visioconférences, tenues à huis clos, les États-Unis se sont opposés à l’adoption d’une déclaration commune pour faire arrêter les affrontements, la jugeant «contre-productive» à ce stade, selon des diplomates.

La dernière confrontation entre Israël et le Hamas remonte à l’été 2014 dans l’enclave minée par le chômage et la pauvreté. Le conflit avait duré 50 jours, ravagé le microterritoire et fait au moins 2251 morts du côté palestinien, pour la plupart des civils, et 74 du côté israélien, quasiment tous des soldats.

En coulisses, l’ONU, le Qatar et l’Égypte s’activent pour faciliter une médiation, le chef de la diplomatie égyptienne ayant contacté son homologue israélien pour tenter en vain de le convaincre de cesser les hostilités.

مقالات ذات صلة

زر الذهاب إلى الأعلى