Un premier centre de production de vaccins au Canada
Plus d’un an après le début de la pandémie, le Canada a inauguré, mardi, son tout premier site de production de produits biologiques, qui permettra notamment de faire sur place des vaccins contre la COVID-19. Les premiers échantillons devraient être prêts pour le printemps 2022.
«Pendant la crise, on a eu des enjeux sur des délais de livraison, sur l’approvisionnement et sur des barrières à l’exportation. L’idée de ramener ça chez nous, c’est une question de sécurité. Peu importe ce qui va arriver, on va mieux contrôler cette partie-là», a résumé le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.
Il a rappelé qu’au cours des 30 dernières années, un vide s’était créé au Canada, alors que plusieurs entreprises étaient parties à l’étranger, soulignant encore une fois l’importance d’être préparé pour tout ce que l’avenir peut réserver.
«Cette nouvelle installation va nous donner des moyens additionnels de répondre rapidement aux pandémies et crises sanitaires futures pour protéger l’ensemble de la population», a ajouté M. Champagne.
C’est le Conseil national de recherches du Canada (CNRC), une organisation gouvernementale, qui a la responsabilité de ce nouveau laboratoire.
«Avec ce nouveau centre de production biologique, on met en place un élément essentiel de la chaîne complète, de la recherche aux essais cliniques et à la production à grande échelle», a déclaré Mitch Davies, le président de l’entité gouvernementale.
À l’intérieur, tout est flambant neuf. Les murs sont d’un blanc étincelant et les différents appareils sont encore tout reluisants alors qu’ils viennent à peine d’y être installés. Dans les laboratoires, on en est encore à tout mettre en place.
À terme, le Centre aura une capacité de production de 4 000 litres par mois, soit environ 24 millions de doses d’un vaccin par an. Un contrat est déjà en place avec Novavax qui permettra le développement de vaccins contre la COVID sur place. Néanmoins, avant de pouvoir fonctionner à plein rendement, Santé Canada doit approuver les installations, ainsi que le vaccin, un processus qui devrait s’échelonner sur plusieurs mois.
C’est au printemps dernier que le gouvernement avait annoncé la construction du centre, dans un secteur industriel de l’ouest de Montréal, près de l’aéroport. Il n’a fallu que 10 mois pour tout bâtir, un temps record qui a même devancé l’échéancier prévu.
«Ce qui fait qu’on a réussi à aller si vite, c’est l’esprit d’équipe, les technologies et le prémontage», a indiqué André-Pierre Ghys, directeur de projet, qui a également souligné l’importance qu’ont eue les outils de communication disponible de nos jours.
«Pendant qu’on faisait l’enveloppe, la structure, des gens faisaient la ventilation ou la plomberie dans des usines extérieures», a-t-il donné en exemple.
Pour la construction, aucun bois ou «matériaux vivants» n’étaient admis, en raison des risques de contamination. «On travaille avec des matériaux totalement inertes qui ne font pas d’interaction avec les produits qu’on utilise», a-t-il ajouté.
Les installations ont été construites contre la somme de 126 millions $. Chaque année, un montant de 20 millions $ sera nécessaire pour couvrir les coûts d’exploitation.