Raï dénonce le fait que le Liban soit “le théâtre de tous les hommes armés”
Le patriarche maronite Béchara Raï a dénoncé, dans son homélie prononcée le Samedi saint, veille de la Pâque catholique, le fait que le Liban soit « le théâtre de tous les hommes armés ».
Il a dénoncé également « des armes illégales et non contrôlées qui amènent le Liban et son peuple à subir des frappes et des guerres qu’ils n’ont ni décidées, ni voulues, comme ce qui s’est passé hier à la frontière sud ».
Le chef de l’Eglise maronite a déploré les récentes tensions avec Israël qui surviennent “malgré les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la résolution 1701”, qui avait mis fin en 2006 à une guerre entre Israël et le Hezbollah, parti-milice affilié à l’Iran. “Jusqu’à quand le territoire libanais restera-t-il le terrain de tous les hommes armés ?”, a-t-il dénoncé.
Evoquant la situation politique bloquée au Liban, le cardinal Raï a estimé que les députés libanais doivent “élire un président de la République qui bénéficie de la confiance à l’intérieur et à l’extérieur du pays, sans quoi leur Parlement restera bloqué et ne pourra légiférer”.
“Ils (les députés) occupent un poste vidé de son contenu, avec un Etat sans gouvernement de pleins pouvoirs, des ministères et des institutions publiques entravées, une justice à l’arrêt et soumise à l’influence politique, la catastrophe de l’explosion au port de Beyrouth et des victimes tombées dans l’oubli”, a listé le patriarche.
Mgr Raï a également évoqué un sujet qu’il aborde souvent : “La présence de 2,3 millions de déplacés syriens qui épuisent les capacités de l’Etat, perturbent la paix sociale et prennent aux Libanais leur pain quotidien”. “Ils vont en Syrie et reviennent par des points de passage, légaux ou non, de façon continue et ostensible”, a-t-il dit. Et d’insister ainsi : “La communauté internationale les protège aux dépens du Liban pour des raisons politiques, qu’elles soient visibles ou cachées.”