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Une prise de sang par la poste pour étudier la COVID

Des dizaines de milliers de Canadiens ont reçu ou recevront une trousse pour prélever un petit échantillon de sang qui permettra d’évaluer la progression réelle de la COVID-19 dans la population, malgré les nombreux cas asymptomatiques.

« Ça va vraiment nous aider à mieux comprendre l’immunité et l’infection réelle, en particulier chez les gens qui ont peu ou pas de symptômes », souligne Sylvain Tremblay, directeur adjoint du Centre des données sur la santé de la population chez Statistique Canada.

Mercredi dernier, une étudiante de Boucherville, Éléonore Charest, a reçu par la poste de la part de Statistique Canada une trousse qui a piqué sa curiosité. L’envoi était accompagné d’une lettre lui demandant de participer à une nouvelle étude, nécessitant une autocollecte de sang.

« J’étais vraiment surprise. Au début, je pensais que c’était une blague. Ils ne m’ont pas avertie, et je n’attendais rien par la poste », raconte la jeune femme de 23 ans.

En fait, l’étudiante en pharmacie a été sélectionnée dans un grand bassin de 48 000 Canadiens pour participer à la première étude au pays visant à déterminer la progression réelle du virus.

« Ce qu’on sait actuellement, c’est le nombre de cas qui ont testé positif. Évidemment, pour ça, il faut que la personne ait été dépistée », explique M. Tremblay.

Grâce aux anticorps 

Grâce aux petits échantillons prélevés sur un doigt, les chercheurs seront en mesure d’obtenir un meilleur portrait de la situation, en se fiant aux anticorps que l’on retrouve dans le sang après une infection, même asymptomatique.

Au total, 8965 Québécois seront invités à participer à l’étude. Près de la moitié d’entre eux seront sélectionnés dans la région de Montréal. Les répondants volontaires recevront un rapport avec les résultats de leur prélèvement.

« Je ne crois pas avoir eu la COVID-19. On va voir avec le test », indique l’étudiante, qui a décidé de participer.

Le prélèvement consiste à effectuer une petite ponction au bout du doigt à l’aide d’un dispositif qu’on appelle une lancette, puis à déposer quelques gouttes de sang sur un papier légèrement absorbant, qu’on retourne ensuite vers le laboratoire national de microbiologie situé à Winnipeg.

Une méthode innovante

Si c’est la première fois que Statistique Canada emploie les lancettes pour une autocollecte de sang, l’organisme précise qu’elles sont prouvées « sécuritaires » depuis belle lurette – utilisées notamment par Héma-Québec – et qu’elles permettront un plus large échantillonnage.

« On veut des estimations au niveau national, provincial, et même au niveau des grandes régions métropolitaines de recensement », soutient M. Tremblay.

Si l’enquête s’avère concluante, Statistique Canada pourrait employer cette méthode « innovante » lors de prochaines études.

« Je trouve ça très intéressant. Si ça peut faire avancer la science, je suis toujours partante », conclut Mme Charest.


Les résultats devraient être accessibles au public vers la fin du printemps 2021.

Ce que contient la trousse de prélèvement :

Deux paires de lancettes de différentes tailles pour faire une petite ponction sur le doigt. « Une fois que la ponction est faite, la personne ne verra jamais l’aiguille, qui se rétracte à l’intérieur », précise Sylvain Tremblay de Santé Canada.

Carte d’échantillon pour recueillir les gouttelettes de sang séché.

Des tampons d’alcool, compresses de gaze et pansements.

Une paire de gants, puisqu’il est recommandé d’être accompagné lors de la ponction.

Un sac de plastique, une petite enveloppe brune et une grande enveloppe affranchie pour retourner l’échantillonnage de sang vers le laboratoire.

Un paquet absorbeur d’humidité et une carte d’indicateur d’humidité.

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