Renversement de Netanyahou, gage de la solution
La colère grandissante contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, en Israël semble dépasser celle qu’il engrange à l’étranger; et ce, en raison des controverses au sein de son gouvernement et de ses échecs depuis le début de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, en octobre, à ce jour. Son renversement pourrait-il devenir un passage obligé vers un cessez-le-feu, menant à un règlement puis à une solution?
Partant, est-ce que l’épanchement des dissensions rendues publiques au sein du gouvernement israélien mènera à l’effondrement du Cabinet (le gouvernement de guerre restreint) si des membres comme Benny Gantz et d’autres démissionnent, conduisant ainsi à la démission du gouvernement de Benjamin Netanyahou?
Tout cela intervient après la révélation des divisions internes entre ceux qui soutiennent M. Netanyahou et les extrémistes, ceux qui sont modérés et ceux qui prônent la guerre pour mettre fin au Hamas et au Hezbollah, ceux qui sont contre la guerre et en faveur de la résolution pacifique et de la reconnaissance des deux États ainsi que d’une paix globale.
Après la tension croissante entre l’administration américaine et Benjamin Netanyahou, les désaccords politiques ont éclaté en Israël, entraînant la première rupture téléphonique entre le président Biden et le Premier ministre dans l’histoire des relations entre les deux pays.
L’administration Biden a, par ailleurs, sermonné Netanyahou sur son comportement, notamment son obstruction au “cessez-le-feu du Ramadan”. Le Congrès américain a même été jusqu’à refuser de voter en faveur d’Israël, et l’administration Biden n’a pas officiellement invité le chef de l’exécutif israélien à Washington après la formation de son gouvernement, contrairement à la norme.
La visite à Washington de Benny Gantz, membre du Cabinet, a été interprétée comme une forte critique envers M. Netanyahou et a révélé les tensions entre Joe Biden et ce dernier. Malgré cela, M. Netanyahou a refusé de donner un caractère officiel à la visite, interdisant à l’ambassadeur israélien à Washington, Michael Herzog, d’organiser des rencontres pour Benny Gantz et de l’accompagner lors de ses visites officielles.
Il a également envoyé un message à l’administration américaine affirmant qu’”en Israël, il n’y a qu’un seul chef”. Cependant, et malgré cela, les responsables ont réservé à Benny Gantz un accueil chaleureux. Certains observateurs considèrent la date du 4 mars, jour de la visite de M. Gantz à Washington, comme le début de la bataille présidentielle entre lui et Benjamin Netanyahou.
Washington penche pour un discours modéré et raisonnable en Israël pour poursuivre la voie de la normalisation, M. Netanyahou étant devenu un fardeau pour Joe Biden, entravant ses projets dans la région, ce qui a un impact négatif sur sa campagne présidentielle. La chaleur de l’accueil réservé à M. Gantz, malgré l’opposition du Premier ministre, confirme que le président américain est contre M. Netanyahou et cherche à l’écarter du pouvoir, une intention qu’il poursuit depuis son arrivée au pouvoir avec un gouvernement d’extrême droite.
Selon certaines informations, le différend politique en Israël découle du caractère unilatéral de Benjamin Netanyahou dans ses prises de décision et de ses efforts pour entraver le “cessez-le-feu du Ramadan”, contrairement à la volonté de Washington.
En effet, le Premier ministre israélien n’a pas informé ses partenaires de coalition des détails des négociations sur le cessez-le-feu ni de ses conditions, jugées déraisonnables par les observateurs.
Le Hamas étant sur la même longueur d’onde, cela a entravé l’accord de cessez-le-feu et épuisé la patience des adversaires du Premier ministre, exaspérés par son comportement, sa politique unilatérale, sa lutte contre l’indépendance judiciaire et ses relations tendues avec la direction militaire.
Partant, l’opposition affirme que la dissolution du gouvernement est inévitable et la grande majorité des Israéliens appelle à des élections anticipées pour demander des comptes à Benjamin Netanyahou.
Selon l’opposition, Israël, depuis sa création, n’a jamais connu une telle situation. Le gouvernement Netanyahou est tenu pour responsable de la chute du prestige militaire d’Israël et de toutes les tragédies qui en ont découlé.
Par conséquent, un nouveau gouvernement est nécessaire pour faciliter la solution et reconnaître la solution à deux États. L’éviction du Premier ministre israélien est considérée comme une victoire pour le Hamas et le Hezbollah. Elle pourrait faciliter et renforcer le “cessez-le-feu du Ramadan” et favoriser la formation d’une nouvelle autorité palestinienne inclusive et d’un gouvernement technocrate chargé de reconstruire la région.
La visite de Benny Gantz est-elle un indicateur d’une nouvelle étape?
Est-ce un message de changement à l’ombre d’une initiative internationale et régionale en vue du “cessez-le-feu du Ramadan”?
Par conséquent, l’appel à des élections anticipées en Israël après la trêve, pour éloigner M. Netanyahou et les ministres extrémistes du pouvoir, serait-il une réponse à la demande israélienne et au souhait international et régional?
Il faut savoir qu’avec le départ de Benjamin Netanyahou, les religieux et les juifs orthodoxes extrémistes seront écartés du pouvoir, tandis que les modérés reviendront, facilitant ainsi le lancement d’un projet de paix juste et globale dans la région.
Pour parvenir à cette nouvelle situation en Israël, les pays arabes et occidentaux exercent des pressions sur le Hamas pour le convaincre d’accepter un cessez-le-feu et le transformer en une trêve permanente, après que Le Qatar a donné à la direction du mouvement le choix entre accepter la trêve et rester à Doha, ou la refuser et quitter le Qatar.
Au Liban, avec l’accord sur la trêve du Ramadan, les opérations cesseront dans le Sud, et les efforts s’intensifieront pour élire un président selon une formule acceptable pour tous. Un président capable de mettre en œuvre la feuille de route établie par les pays du Quintette pour sauver le Liban et, dès le retour de l’envoyé américain Amos Hochstein, de définir les frontières et appliquer la résolution 1701.