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Vigile de solidarité pour le peuple haïtien

Une cinquantaine de personnes se sont réunies dans la métropole, lundi, devant le Consulat général d’Haïti à Montréal, pour offrir leur soutien à la suite de l’assassinat du président Jovenel Moïse.

J’entendais des gens exprimer leur détresse et leur besoin de soutien moral. La situation est désespérante. Après des années de luttes, d’en arriver là, c’est très dur», a expliqué Marie Dimanche, organisatrice de la vigile.

Pour rappel, le 7 juillet dernier, le président Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence de Port-au-Prince par un commando, dont les commanditaires sont encore incertains. Bien que Moïse n’avait pas l’appui de la population, sa mort a plongé le pays dans l’incertitude.

«Ça laisse le pays dans un chaos», s’est désolé Mme Dimanche, qui espère que le Canada et les États-Unis ne tenteront pas de s’immiscer davantage dans les affaires haïtiennes. «On doit laisser les Haïtiens s’autodéterminer en tant que peuple souverain», espère-t-elle.

Sur place, plusieurs étaient venus offrir leur support à la communauté. C’est notamment le cas de l’entrepreneur Thierry Lindor, qui se sent directement concerné par les événements, de par son ascendance.

«Il y a des précurseurs sociaux économiques qui font qu’on est arrivé à un meurtre comme celui-là», a-t-il souligné, en rappelant que les puissances internationales ont souvent un rôle lors de coup d’État.

«C’est important de se mobiliser et d’avoir des conversations inconfortables. Il faut se demander si, une fois que le Canada et les États-Unis vont choisir un nouveau président, ça va vraiment régler la situation», a-t-il ajouté.

Frantz André, porte-parole du Comité de solidarité Québec-Haïti, a également souhaité offrir son soutien à la population haïtienne. Il espère également que le gouvernement canadien se dissociera du gouvernement autoproclamé du premier ministre déchu, Claude Joseph.

Ce dernier avait été démis de ses fonctions par Jovenel Moïse, qui avait nommé Ariel Henry pour le poste deux jours avant sa mort.

«Il n’y a pas de gouvernement. C’est un premier ministre qui se proclame président», s’est indigné M. André.

Comprendre la situation financière d’Haïti

1804 : Proclamation d’indépendance de la colonie de Saint-Domingue, qui devient la République d’Haïti.

1825 : La France accepte de reconnaître l’indépendance de son ancienne colonie, en retour d’une importante indemnité financière de 150 millions de francs-or. Une somme équivalente à environ 25 milliards en dollars canadiens d’aujourd’hui. Ce n’est qu’en 1952 que le pays finira de rembourser les emprunts qu’il a dû contracter pour payer la dette de son indépendance.

1914 : Des marines de l’armée états-uniennes s’emparent de la réserve d’or du pays, entreposée à la Banque nationale de la République d’Haïti, pour les remettre à la National City Bank.

1915 : Les États-Unis envahissent Haïti, y instaurant une nouvelle constitution. Le pays obtiendra sa «seconde indépendance» en 1934.

1978 : Pour éviter qu’une peste porcine se répande sur le continent, le Département de l’agriculture des États-Unis demande l’abattage des troupeaux de porcs noirs d’Haïti. Les Haïtiens devront dorénavant acheter aux États-Unis des porcs roses, qui sont moins bien adaptés au climat de leur pays.

1994 : Remis au pouvoir par l’administration Clinton, le président haïtien Jean-Bertrand Aristide accepte de baisser la taxe d’importation du riz états-unien à un taux de 3 %. Cela, combiné à d’importantes subventions accordées par le gouvernement états-unien à ses propres producteurs, tue l’agriculture locale.

TVA Montréal

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