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Embauche de policiers: «22 jours pour briser la première promesse»

L’opposition officielle à Montréal accuse la mairesse Valérie Plante d’avoir induit les citoyens en erreur, après qu’elle ait promis l’embauche de 250 policiers supplémentaires en campagne électorale.

«Je comprends mal comment en juste 22 jours, on a déjà une promesse brisée», a dénoncé Aref Salem, chef d’Ensemble Montréal.

En campagne électorale, Denis Coderre, qui était alors chef du parti, avait promis d’embaucher 250 policiers afin de combler les effectifs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Présentement, le gouvernement provincial autorise le SPVM à avoir 4802 policiers. Toutefois, ses effectifs actuels sont présentement situés sous cette limite. C’est cet écart que M. Coderre promettait de combler.

Au début du mois de novembre, Mme Plante, qui était alors candidate à sa propre réélection, avait à son tour promis d’embaucher 250 policiers supplémentaires au SPVM.

Toutefois, une enquête de Radio-Canada indique que ces nouveaux effectifs promis viendront surtout combler des départs à la retraite, et que l’ajout net de policiers sera limité.

Mme Plante se défend d’avoir menti. «Je ne veux pas laisser le flou autour de ces chiffres-là. Pour moi, il a toujours été clair qu’entre aujourd’hui et décembre 2022, il y aurait 250 policiers qui seraient engagés, et que ça inclurait les départs à la retraite», s’est-elle justifiée.

Une explication qui laisse de marbre l’opposition officielle.

«Je crois qu’elle a volontairement induit les gens en erreur. Aujourd’hui, on joue avec les chiffres, mais la réalité, c’est qu’il y a déjà une promesse de brisée», a réitéré M. Salem.

Ambiguïté

Professeure à l’UQAM et spécialiste de la politique municipale, Danielle Pilette reconnaît que la promesse de la mairesse était plutôt ambiguë.

«Peut-être qu’elle a induit une partie du public en erreur, mais en même temps, elle ne pouvait pas se dissocier complètement de son caucus et de tout un mouvement dans la population qui aurait voulu voir une réduction policière», a-t-elle expliqué.

«Je dirais que ça a été plutôt une réaction équilibrée à ce qu’exigeait la population au moment de la campagne électorale. Elle a essayé de ne pas rendre la situation plus explosive encore», a analysé Mme Pilette.

Elle rappelle par ailleurs que ce ne sont pas que des policiers supplémentaires qui régleront la problématique de la hausse des fusillades dans la métropole.

En 2018, Mme Plante avait aussi été vivement critiquée après avoir augmenté les taxes de 3,3 %, après avoir promis en campagne électorale de plafonner la hausse à l’inflation.

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