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Pas de répit en vue pour les premiers acheteurs

Bonne nouvelle pour les jeunes qui caressent l’ambition de devenir propriétaires : la flambée des prix devrait bientôt être chose du passé. Mieux que ça, on pourrait assister à un recul dès l’année prochaine.

Ne vous réjouissez pas trop vite… Ce refroidissement ne rendra pas l’immobilier plus accessible. Il en coûtera sans doute encore plus cher d’acheter une maison, et ce sera la faute des taux d’intérêt.

Désespérant ? Oui, un peu.

Vers une baisse en 2023 ?

Dans un rapport publié hier, le département des études économiques du Mouvement Desjardins rappelle que 2021 s’est terminée par une surchauffe immobilière au Québec (comme partout ailleurs au Canada).

L’année dernière, on a pu voir des augmentations de plus 25 % dans des villes comme Gatineau (28,5 %), Sherbrooke (28,1 %) et Trois-Rivières (25,9 %). Pour l’ensemble du territoire québécois, les prix ont grimpé de 18,9 % en 2021.

Hélène Bégin, économiste principale du Mouvement Desjardins, souligne dans son rapport qu’un apaisement du marché est à prévoir à partir de cet été en raison de la montée appréhendée des taux d’intérêt. Pour cette année, l’économiste s’attend à une croissance du prix de l’immobilier de l’ordre de 5 % au Québec.

La progression des taux d’intérêt devrait se poursuivre l’année prochaine, ce qui pourrait mener vers une baisse des prix, somme toute modeste, de 3 % en 2023.

Montréal, où le marché est surévalué, semble plus vulnérable à une réduction de prix, note l’auteure du rapport. En banlieue, où la demande restera forte, les probabilités d’une diminution de prix paraissent plus faibles.

En mars, il est prévu que la Banque du Canada monte son taux directeur de 25 points de base (0,25 %).

L’économiste Hélène Bégin anticipe ensuite cinq augmentations du même ordre d’ici la fin de l’an prochain, ce qui ferait passer le taux de la banque centrale de 0,25 à 1,75 %.

Financement plus cher

Cela annonce des taux hypothécaires supérieurs, donc des coûts de financement plus élevés pour tout le monde. Ce sera particulièrement douloureux pour les premiers acheteurs, parce qu’ils auront raté de meilleures conditions sans pour autant payer moins cher pour leur habitation.

Moins de mises en chantier

Pour revenir à l’étude, qui cite des données de la Banque du Canada, on y relève que la moitié des acheteurs immobiliers au Canada sont des accédants à la propriété. Les mesures qui affectent plus précisément ces derniers pèsent davantage sur la demande en général.

Malheureusement, ce ralentissement coïncide avec une baisse attendue des mises en chantier destinées à la vente.

Malgré des taux hypothécaires appelés à monter, aucune correction du marché de l’immobilier n’apparaît sur le radar de Desjardins.

Mais bon, lorsqu’il est question d’économie, on ne peut jurer de rien. Tout peut arriver.

D’ici là, mieux vaut continuer de piler sa mise de fonds.

L’IMPACT DES INVESTISSEURS

Les investisseurs ont un impact concret sur le prix de l’immobilier, car chaque logement acquis dans un objectif de générer des profits n’est pas disponible pour d’éventuels propriétaires occupants. En juin dernier, ils représentaient 21 % des acheteurs au Canada. On ne parle pas ici de l’étranger qui débarque avec une valise pleine d’argent. Il est question d’investisseurs locaux qui contractent des prêts hypothécaires au Canada.

Au 2e trimestre de l’année dernière, 18,9 % des transactions à Montréal impliquaient un investisseur. À Québec, c’était 13,8 %.

En juin 2021, les achats financés par des hypothèques se répartissaient comme suit au pays : 47 % de nouveaux acheteurs ; 21 % d’investisseurs ; 33 % d’acheteurs déjà propriétaires.

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