Covid-19 : L’OMS n’exclut plus l’éventualité d’une fuite de laboratoire à l’origine de la pandémie
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime, pour la première fois, que la piste d’une fuite de laboratoire qui serait à l’origine de la pandémie de Covid-19, n’est pas à exclure et que celle-ci nécessite “des enquêtes supplémentaires”.
Dans un rapport* préliminaire d’une quarantaine de pages, publié le jeudi 9 juin, l’agence onusienne a fait connaître les conclusions d’une investigation de longue haleine menée par une équipe internationale de scientifiques de renom sur la provenance du SARS-CoV-2.
Contrairement au rapport publié au printemps 2021 par une équipe conjointe d’enquête OMS-Chine, qui avait immédiatement exclu la possibilité d’un accident (ou d’une fuite) de laboratoire, le Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO) a mené une pré-enquête sur cette éventualité.
“Le SAGO note qu’aucune nouvelle donnée n’a été mise à disposition pour évaluer le laboratoire en tant que voie du SRAS-CoV-2 dans la population humaine et recommande des enquêtes supplémentaires sur cette voie et toutes les autres voies possibles”, lit-on dans le rapport rédigé en anglais.
“Le SAGO restera ouvert à toutes les preuves scientifiques qui deviendront disponibles à l’avenir pour permettre un examen complet de toutes les hypothèses raisonnables”, note encore l’équipe de scientifiques.
Dès le début de l’épidémie, à la fin de l’année 2019, un certain nombre de chercheurs internationaux avaient émis l’hypothèse d’une fuite de laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan, une hypothèse qui n’a pas pu être prouvée, dans l’état actuel.
Dans le rapport publié jeudi, les experts n’excluent pas, non plus, la piste d’une zoonose, c’est-à-dire de la transmission animale, qui serait à l’origine de la propagation du virus parmi les humains ; la piste privilégiée par un grand nombre de scientifiques, depuis le début de la pandémie.
Selon le rapport, les données disponibles, dans l’état actuel, mènent à penser que le SARS-CoV-2 serait issu naturellement d’un animal, même si l’animal qui aurait transmis le virus à l’humanité, et le lieu éventuel de transmission, n’ont toujours pas pu être déterminés.
Un marché de Wuhan avait, longtemps, été présenté, par diverses sources scientifiques et médiatiques, comme le lieu éventuel de première transmission du virus de l’animal à l’homme, une théorie qui a été invalidée par la suite.