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Le variant sud-africain de la COVID-19 sur le radar

Les experts s’attendent à l’apparition au Québec du variant sud-africain du coronavirus, qui pourrait donner des maux de tête à la Santé publique s’il se propageait.

« On doit certainement craindre l’arrivée ou le développement de souches qui augmenteraient la transmissibilité », souligne le Dr Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Des résultats préliminaires laissent croire que le variant originaire d’Afrique du Sud est effectivement plus contagieux, sans qu’on sache encore dans quelle mesure, ou pourquoi.

Sans être plus mortel, il pourrait faire grimper le bilan de décès et d’hospitalisations en infectant plus de Québécois en peu de temps.

À l’heure actuelle, la Santé publique du Canada n’a détecté aucun cas de la souche sud-africaine, mais neuf cas de la souche britannique, également plus transmissible.

Plus tôt aujourd’hui, Justin Trudeau a refusé de s’avancer sur la possibilité de suspendre les vols en provenance d’Afrique du Sud, comme on l’a fait pour le Royaume-Uni.

« Est-ce qu’on a déjà la souche sud-africaine au Canada ? C’est possible, mais il faudra faire beaucoup de tests pour la découvrir », prévient Gaston De Serres.

Le consortium COVSEQ, un regroupement de chercheurs qui surveillent l’évolution de la pandémie au Québec, a d’ailleurs intensifié ses efforts de séquençage génomique pour détecter ces mutations dans ses échantillons de virus.

Et le vaccin?

Qui plus est, la version actuelle du vaccin pourrait se révéler moins efficace que prévu contre la souche sud-africaine, dont l’importante protéine S a muté.

Cela n’inquiète pas outre mesure le Dr André Veillette, expert en immunologie et membre du groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 du gouvernement fédéral.

« C’est un jeu du chat et de la souris auquel les compagnies pharmaceutiques et la Santé publique sont habituées », explique-t-il.

Au fur et à mesure qu’apparaissent de nouvelles mutations, la composition du vaccin est adaptée pour garantir la protection, comme dans le cas de l’influenza.

Le laboratoire BioNTech, collaborateur de Pfizer, a assuré qu’il était capable, au besoin, de fournir en six semaines un vaccin adapté à la mutation sud-africaine.

Rapide et dangereux

Tandis que ces deux souches retiennent l’attention des chercheurs, d’autres pourraient leur passer sous le nez étant donné l’ampleur de la pandémie, s’inquiète José Héctor Gálvez, spécialiste en bio-informatique du Centre de génomique de McGill.

« On a tellement de cas [au Québec] qu’on court le risque d’ignorer la présence de certaines mutations. Si on ne les détecte pas, on ne peut pas les étudier. Et les variants les plus dangereux sont ceux qu’on ne connaît pas. »

Pour lui et sa collègue Carmen Lia Murall, la meilleure stratégie pour éviter l’apparition de mutations est de diminuer la transmission.

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