Confrontée à une économie canadienne étonnamment vigoureuse, la Banque du Canada a de nouveau relevé, mercredi, son taux directeur de 25 points de pourcentage, le faisant passer à 5%.
Il s’agit d’une dixième hausse depuis le printemps 2022, et la première fois que le taux directeur atteint ce niveau depuis 2001.
Le fléchissement de l’inflation est bien entamé, mais progresse moins rapidement de prévu depuis le début de l’année, puisque «la demande surpasse encore l’offre au Canada», écrit-on.
Pas avant 2025
Après un pic de 8,1% atteint à l’été 2022, l’inflation s’est établie à 3,4% en mai, entre autre tirée vers le bas par la chute des prix de l’essence.
La Banque note à regret que l’inflation demeure persistante dans de nombreux secteurs, comme la nourriture (9%), les loyers (6%), l’hôtellerie (12%) et la restauration (7%).
La Banque du Canada anticipe l’atteinte de la cible de 2% au milieu de 2025, c’est-à-dire six mois plus tard qu’elle le prévoyait en janvier dernier.
L’inflation devrait osciller autour de 3% au cours de la prochaine année, prévoit-on.
Pas assez de logements
La pénurie de logements dans un contexte de croissance démographique soutenue explique en partie la persistance des pressions inflationnistes.
«La construction résidentielle et les inscriptions traînent derrière la demande, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les prix», analyse la banque centrale.
«Dans un contexte où l’offre est encore insuffisante, les prix de revente ont augmenté en mai pour un deuxième mois consécutif», précise le Conseil de direction de la banque.
La croissance économique a notamment été dopée par la croissance de la population découlant de l’immigration.
Globalement, les dépenses pour les meubles, les vêtements et les équipements récréatifs ont été plus élevées que prévu.
