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Le projet GNL Québec coûterait cher à Hydro

Non seulement GNL Québec est un projet polluant, mais en plus il forcera Hydro-Québec à signer de nouveaux contrats énergétiques pour satisfaire son importante consommation, préviennent les environnementalistes.

Le projet de complexe industriel de gaz naturel liquéfié situé au Saguenay exigera 4,6 TWh lors de son entrée en fonction prévue en 2025 ou 2026. La même année, Hydro-Québec manquera d’énergie, selon son propre plan d’approvisionnement, qui ne tient pourtant pas compte des besoins de GNL Québec.

« Ce que ça veut dire, c’est que si ça se réalise, HQ va devoir aller en nouveaux projets d’approvisionnements », note Jean Paradis, membre du comité de coordination de la Coalition Fjord, qui milite contre le projet. En 2029, HQ prévoit déjà avoir besoin de 3,3 TWh d’énergie supplémentaire. Avec GNL, il faudrait plus que doubler cette quantité.

Au détriment des Québécois

Vieux routier dans le domaine de l’énergie, il estime que cela se fera au désavantage des Québécois. Les nouveaux approvisionnements en énergie, probablement éolienne, coûteront cher, et GNL Québec profitera du tarif grande entreprise à 3,28 cents le kilowattheure. En comparaison, le prochain projet éolien à être développé, Apuiat, coûtera à Hydro-Québec 9 cents du kilowattheure.

Pour Greenpeace, il est inacceptable que « l’énergie propre » du Québec serve à la production d’hydrocarbures, alors qu’elle devrait plutôt être utilisée pour favoriser la transition énergétique. Elle demande également à Hydro-Québec plus de transparence.

« Le fait que HQ n’intègre pas ce projet dans le plan d’approvisionnement est peut-être lié à une évaluation interne qui voit ce projet comme chambranlant, sans financement, et qu’il n’arrivera pas. Mais il reste que le BAPE doit évaluer les conséquences de ce projet sur Hydro-Québec », déplore Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada.

Transparence

De son côté, Hydro-Québec réplique que « cela n’a absolument rien à voir avec la transparence ». « HQ travaille avec la même méthodologie pour l’ensemble des secteurs d’activités économiques. Ce sont les perspectives économiques qui déterminent l’ensemble de nos prévisions de la demande », indique le porte-parole Cendrix Bouchard.

Dans le cas de GNL Québec, HQ prévoit que son secteur « aura une croissance modérée dans les besoins que nous prévoyons pour de nouveaux approvisionnements en énergie ». Côté croissance, la société d’État mise davantage sur les fermes de serveurs, les serres et l’électrification des transports et du chauffage.

Mais Greenpeace n’en démord pas : l’impact de GNL Québec est tel qu’il doit être discuté sur la place publique. « Ça doit être mentionné, le BAPE et le gouvernement doivent en être saisis », a-t-il dit. Pour donner un ordre de grandeur, la consommation de l’usine sera équivalente à la croissance prévue de l’ensemble du secteur des centres de données.

GNL QUÉBEC, UN PROJET TRÈS ÉNERGIVORE

Consommation d’électricité : 4,6 TWh, assez pour approvisionner 235 000 maisons.

Tarif grande entreprise : 3,28 cents le kWh

Coût d’achat de l’énergie du projet éolien Apuiat : 9 cents le kWh

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