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Le taux de chômage à son plus haut depuis août 2020

Les mesures sanitaires décrétées après Noël ont fait en sorte que l’emploi au Québec a reculé de 97 900 (-2,3 %) en janvier et le taux de chômage a augmenté de deux points de pourcentage pour atteindre 8,8 %, soit le plus haut niveau depuis août dernier.

Au pays, le taux de chômage s’est fixé à 9,4 %, en hausse de 0,6 %, alors qu’il a bondi à 10,2 % en Ontario, par rapport à son niveau de 9,6 % en décembre.

L’emploi d’un océan à l’autre a reculé de 213 000 (-1,2 %), entièrement dû à des postes à temps partiel et principalement dans les marchés de l’Ontario (-225 000; -6,7 %) et du Québec (-153 000; -12,0 %).

Ces diminutions associées aux mesures sanitaires ayant suivi Noël ont frappé davantage les jeunes et les femmes, qui avaient d’ailleurs été les plus durement touchés lors de la première vague.

«Au Québec, les commerces de détail non essentiels ont fermé le 25 décembre et un couvre-feu a été instauré le 14 janvier, ce qui a eu une incidence supplémentaire sur les heures d’ouverture de certains établissements», a précisé Statistique Canada, vendredi, au moment de dévoiler sa plus récente Enquête sur la population active.

En revanche, il y a eu croissance de l’emploi en Alberta, au Manitoba, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Statistique Canada a indiqué que les mesures sanitaires imposées dans le centre du Canada ces dernières semaines ont fait régresser l’emploi plus particulièrement dans les services d’hébergement et de restauration (-8,2 %), le commerce de détail (-7,4 %), et l’information, la culture et les loisirs (-2,4 %).

L’industrie de la construction, elle, a pu reprendre les projets qu’elle jugeait essentiels, si bien que l’emploi dans ce secteur a progressé de 39 000 (+2,8 %) en janvier, principalement au Québec et en Alberta.

Selon l’agence fédérale, le nombre de chômeurs de longue durée, soit ceux qui cherchent du travail ou qui ont été mis à pied temporairement depuis 27 semaines et plus, s’est maintenu à un niveau record, à 512 000.

Les effets persistants de la pandémie

La pandémie continue de peser lourd sur l’économie canadienne et sur l’emploi, mais moins que durant la première vague, au printemps 2020, alors que le pays s’était mis carrément sur pause.

«En avril 2020, 5,5 millions de travailleurs canadiens avaient été touchés directement par l’arrêt initial généralisé de l’activité économique lié à la COVID-19, qui a entraîné une baisse de l’emploi de 3,0 millions et une hausse de 2,5 millions des absences du travail en raison de la COVID-19, a mentionné Statistique Canada. En janvier, le chiffre correspondant de travailleurs touchés s’est établi à 1,4 million, et comprenait une baisse de l’emploi de 858 000 et une augmentation de 529 000 absences du travail en raison de la COVID-19.»

Rebond attendu

C’est aussi ce qu’observe Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, qui s’attend toutefois à un rebond de l’emploi.

«Le choc encaissé par le marché du travail est beaucoup plus limité qu’au printemps dernier dans les deux provinces puisque les fermetures ont été moins généralisées lors de la seconde vague, a-t-elle indiqué dans une note. La détérioration de janvier est toutefois importante. Celle-ci devrait être temporaire et faire place rapidement à un rebond de l’emploi. Le Québec a déjà annoncé des assouplissements permettant la réouverture des commerces dans la province à compter du 8 février ainsi que des réouvertures additionnelles en zone orange.»

L’Institut du Québec (IDQ) a rappelé de son côté que le taux de chômage juste avant la pandémie était de 5,1 % dans la Belle Province, soit 3,7 % de moins qu’en janvier.

«Avec une perte de 97 600 emplois en un seul mois, il y a maintenant 236 400 emplois de moins au Québec comparativement à janvier 2020», a souligné l’IDQ, soulignant que le taux d’emploi des 25 à 54 ans est en baisse sur un an, de 85,5 % à 83,1 %.

Enfin, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a noté que l’emploi dans la Belle Province «a progressé de 574 700 depuis mai, ce qui équivaut à près de 70 % des 825 900 emplois perdus entre février et avril 2020.

«En janvier, l’emploi à temps plein varie peu (-5500), tandis que celui à temps partiel baisse (-92 500), a écrit l’ISQ. L’emploi se replie surtout dans le secteur privé (-91 400). Il diminue aussi chez les travailleurs indépendants (-7000), alors qu’il varie peu dans le secteur public (+500). Le taux d’activité descend de 0,1 point et se fixe à 63,5 %. Le taux d’emploi recule de 1,4 point pour s’établir à 57,9 %.»

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