مناسبات

الخورية جيزال ضاهر

La montée vers Pâques

Depuis ma tendre enfance, la période pascale m’émerveillait de par son caractère religieux, communautaire, familial, affectif et parfois même spectaculaire. C’était une fête très populaire au Liban, mon pays d’origine et elle l’est toujours d’ailleurs. Parfois on avait l’impression que les traditions et coutumes, les parades des nouveaux habits printaniers et les repas avec la famille élargie l’emportaient sur le religieux. Mes parents étaient croyants et pratiquants. On ne sautait aucun office durant le carême et surtout pas durant la semaine sainte.

Jeudi Saint était le plus spectaculaire, car l’enfant en moi aimait se mettre au premier banc de l’église pour voir mes 2 frères se faire laver et embrasser le pied par l’évêque qui portait le tablier. Ce geste m’intriguait tellement!

Vendredi Saint, il fallait absolument arriver à l’église à l’avance au risque de ne pas trouver de place, car à 15h pile c’était la commémoration de la mort de Jésus et de sa mise au tombeau. Ce dernier geste que posait le célébrant me touchait profondément comme si ce moment était réel. Après l’office, on avait juste le droit d’écouter un des plusieurs films sur la vie et la passion de Jésus. Le plus populaire étant Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli.

Dimanche de Pâques arrivé, il fallait faire notre Pâque : se confesser et communier. La messe finie et les privations aussi, on pouvait s’empiffrer librement de chocolats.

Concernant les privations, je me rappelle encore d’une petite anecdote qui s’est passée avec mon garçon et ma fille lorsqu’ils étaient enfants de chœur (âgés entre 9 et 12 ans) pendant la messe pascale de minuit.  Quand l’homélie avait commencé, mes 2 enfants ont quitté l’autel pour aller à la sacristie. En les questionnant après la messe ils me racontèrent qu’ils avaient emmené avec eux du chocolat pour le manger après minuit au terme de 50 jours de privations de quelque chose qu’ils aimaient. L’innocence de l’enfance ne pouvait plus attendre la fin de la messe!

D’ailleurs Ici au Québec, ma terre d’accueil, on a l’impression malheureusement que Pâques est la fête du chocolat!

Certes, à travers les années, je continue à cheminer dans ma foi quotidiennement. Ma relation personnelle avec Dieu m’a aidé à comprendre que le jeûne, les privations de toutes sortes et la prière sont des façons de me sanctifier et de me dépouiller de ce qui pourrait souiller mon âme.

J’ai appris que Jésus, en nouant son tablier et en lavant les pieds de ses apôtres, voulait m’apprendre le service et l’humilité car disait-il, le plus grand est celui qui se met au service des autres.

J’ai réalisé que Jésus est présent parmi nous pour toujours dans l’Eucharistie à travers le sacerdoce, que la souffrance de Jésus était la plus grande preuve d’amour que seul LUI pouvait offrir pour mon salut et que ma propre souffrance sur la terre a désormais un sens.

J’ai compris que par sa résurrection il a vaincu la mort; il m’a ouvert le chemin vers la Jérusalem céleste.

Malgré la pandémie, dans quelques jours, ici au Québec, je veux vivre pleinement cette belle fête avec ma famille et les autres personnes de la communauté. À la sortie de la messe de Pâques, je vais me tenir loin de 2 mètres, avoir mon masque et crier haut et fort :

AL MASSIH QAM, et de me répondre : HAQAN QAM!

Christ est ressuscité; Il est vraiment ressuscité!

مقالات ذات صلة

زر الذهاب إلى الأعلى