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Boris Johnson visé par de nouvelles attaques de son ex-conseiller

L’ancien conseiller de Boris Johnson, Dominic Cummings, a lancé mardi de nouvelles attaques contre le premier ministre britannique, accusant le chef du gouvernement conservateur, dont il avait envisagé l’évincement, d’avoir pris à la légère la crise sanitaire ou d’être inadéquat pour gérer le pays.

Après avoir longuement étrillé Boris Johnson sur son blogue, sur Twitter et pendant sept heures d’audition devant une commission parlementaire fin mai, Dominic Cummings, qui a quitté le cabinet du premier ministre à l’automne sur fond de luttes internes, a accordé une longue interview à la BBC.

L’ex-conseiller, cerveau de la campagne pour le Brexit, a expliqué avoir discuté du remplacement de Boris Johnson à la tête du gouvernement quelques semaines à peine après la victoire écrasante des conservateurs aux élections générales de décembre 2019.

«Il n’a pas de plan, il ne sait pas comment être premier ministre et nous l’avons seulement mis là parce que nous avions un certain problème à résoudre, pas parce que c’était la bonne personne pour gérer le pays», a-t-il lancé, expliquant avoir contribué à la victoire des tories pour réaliser le Brexit.

La femme de Johnson visée

Il accuse aussi Carrie Johnson, la femme du dirigeant qui était alors sa petite amie, d’avoir alors voulu prendre le contrôle de Downing Street et pousser vers la sortie Dominic Cummings et ses alliés du camp Leave.

Avant même la mi-janvier 2020, «nous disions déjà que d’ici l’été, ou nous serions tous partis d’ici, ou nous serions engagés dans le processus de se débarrasser de lui et d’avoir quelqu’un d’autre comme premier ministre», dit-il.

Concernant la gestion de la pandémie de COVID-19 par Boris Johnson, jugée chaotique au Royaume-Uni, Dominic Cummings affirme qu’à l’automne, le dirigeant résistait à l’avis des scientifiques et de l’opposition travailliste d’ordonner un deuxième confinement.

Selon lui, Boris Johnson estimait que «les confinements ne fonctionnent pas» et que «les gens qui meurent sont tous essentiellement âgés de plus de 80 ans et on ne peut pas tuer l’économie juste parce que des gens meurent à plus de 80 ans».

L’ex-conseiller cite à l’appui des messages de son ancien patron sur WhatsApp.

Boris Johnson a fini par ordonner un deuxième confinement d’un mois en novembre, puis un troisième de plusieurs mois en janvier, en raison d’une explosion des cas due au variant Alpha.

Levée des restrictions

L’essentiel des dernières restrictions a été levé lundi en Angleterre, obligation du port du masque comprise, malgré la reprise en flèche de l’épidémie, en raison du très contagieux variant Delta.

Le gouvernement met en avant le succès de la campagne de vaccination (près de 69% des adultes sont totalement vaccinés) au Royaume-Uni, qui avec plus de 128 800 morts figure parmi les pays les plus durement touchés en Europe.

Prenant la défense de Boris Johnson sur la BBC, le secrétaire d’État aux Entreprises Paul Scully a souligné que «le premier ministre a eu de très difficiles décisions à prendre».

Selon Dominic Cummings, Boris Johnson voulait le 18 mars 2020, cinq jours avant le premier confinement, aller voir la reine Elizabeth II comme chaque semaine, alors que le gouvernement recommandait d’éviter les contacts avec les personnes âgées.

«J’ai dit, “si vous lui donnez le coronavirus et qu’elle meure, qu’est-ce que vous… vous ne pouvez pas faire ça, vous ne pouvez pas prendre ce risque, c’est complètement fou”», a-t-il déclaré, avant d’expliquer que Boris Johnson avait alors renoncé.

Un porte-parole de Boris Johnson a démenti l’existence de cette scène: «cela n’est pas arrivé». Il a ajouté que le dirigeant s’était toujours appuyé sur «les meilleurs avis scientifiques» durant la pandémie.

Le palais de Buckingham n’a pas fait de commentaire.

Sur Twitter, l’un des responsables de l’opposition travailliste, Richard Burgon, a dénoncé de «nouvelles révélations choquantes au sujet de l’attitude épouvantable du premier ministre» face à la crise sanitaire. Il a appelé à ce que l’enquête publique sur la gestion de la pandémie, prévue en 2022, commence «immédiatement».

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