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Le pape pourrait venir au Québec en juillet

La ville de Québec pourrait recevoir la visite du pape François cet été, à l’occasion de sa tournée pour rencontrer les communautés autochtones. Et si Trois-Rivières peut répéter l’expérience de 1984, alors que Jean-Paul II visitait entre autres le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, les intervenants religieux vont le recevoir avec plaisir.

Les sources de CBC News indiquent que le pape doit venir au Canada au mois de juillet pour un voyage de quatre jours, afin de poursuivre son intention de réconciliation auprès des peuples autochtones. Edmonton et Iqaluit au Nunavut seraient également sur son itinéraire.

Le père Rémi Lepage, directeur du sanctuaire Notre-Dame-du-Cap de Trois-Rivières, confirme que l’équipe va l’accueillir les bras ouverts si jamais le pape François désire s’arrêter à ce lieu visité le 10 septembre 1984 par Jean-Paul II.

«S’il le manifeste, bien sûr! Mais on veut respecter l’itinéraire que souhaite suivre le pape. Sa visite concerne beaucoup ce qui s’est passé avec les autochtones. On veut respecter l’objectif de cette visite.»

Peu importe si le pape François imite Jean-Paul II ou non, l’équipe du sanctuaire va souligner sa présence en sol canadien d’une façon ou d’une autre. Sa visite sera énoncée durant les célébrations.

«Quand le pape vient ici, ça concerne toute l’Église catholique. En 1984, la visite de Jean-Paul II a duré une douzaine de jours. C’était une visite plus élaborée. Le pape François n’a pas la santé que le pape Jean-Paul II avait à l’époque. Ce sera considéré dans la planification de la visite», ajoute le père Lepage.

Le 10 septembre 1984, devant une foule de 80 000 personnes et sous une pluie incessante, le pape Jean-Paul II avait prononcé une allocution sur les parterres du sanctuaire. Des milliers de personnes s’étaient massées le long du parcours entre la gare de Trois-Rivières, où il était arrivé, et le sanctuaire afin de voir ce pape charismatique ne serait-ce qu’un instant. Les gens étaient arrivés très tôt le matin afin d’être aux premières loges de cette visite de Jean-Paul II.

Ce passage à Trois-Rivières aura été marquant pour de nombreuses personnes y ayant assisté. L’événement avait d’ailleurs donné lieu 30 ans plus tard à une cérémonie au sanctuaire et à une exposition au Musée des religions du monde de Nicolet, aujourd’hui appelé le Musée des cultures du monde. L’exposition avait notamment permis d’admirer la papamobile utilisée ici par Jean-Paul II, un véhicule construit par Échelles CE Thibault de Pierreville.

Originaire de la Côte-Nord, le père Lepage avait neuf ans en 1984. Il se rappelle avoir assisté à cette visite par le truchement de la télévision.

«Je garde le souvenir d’un événement rassembleur partout au pays. J’ai vu son arrivée à l’aéroport de Québec. Il y avait beaucoup d’enthousiasme, les lieux pour l’accueillir, la fameuse chanson de Céline Dion, les chorégraphies. C’était un événement marquant non seulement pour l’Église, mais pour la population.»

L’archevêque de Québec, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, adopte la même position que le père Lepage. Selon lui, il est inutile de spéculer sur les lieux qui seront visités par le pape François. Toutefois, l’archevêque de Québec espère qu’il sera de passage près de chez lui.

«Une visite du pape au Canada, c’est déjà une grande nouvelle. C’est la proximité de notre premier pasteur. Lorsqu’il se déplace dans un pays, sa parole et ses gestes parlent beaucoup. Il apporte toujours un message qui donne espérance et réconfort.»

Plus tôt en avril, le pape François a formulé des excuses auprès des peuples autochtones pour le rôle de l’Église catholique dans les horreurs des pensionnats. Il avait alors indiqué qu’il viendrait au Canada afin de s’excuser directement auprès des communautés touchées et rencontrer les survivants.

Le geste a été salué par le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. La présentation d’excuses du clergé figurait parmi les recommandations issues de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Évidemment, les excuses du pape François sont survenues après plusieurs découvertes d’anciennes tombes anonymes situées sur des sites d’anciens pensionnats, où plusieurs enfants ont perdu la vie.

Les enfants autochtones étaient enlevés de force puis séparés de leur famille pour être conduits vers ces établissements, afin de les élever en supprimant toute appartenance à leur culture.

La visite de pape François a pour but d’offrir de rétablir les relations avec les peuples Premières Nations, des Inuits et des Métis.

«C’est une étape de plus vers la guérison et la réconciliation. Présenter des excuses et rencontrer les peuples sur leurs terres. Ça va être aidant et on va poursuivre le travail après son départ. La guérison et le pardon, ça demande du temps et de la patience. On a du chemin de parcouru, mais on a encore des pas à faire», note l’archevêque de Québec.

Un pape a foulé le sol canadien à seulement trois reprises. En plus de sa visite en 1984, Jean-Paul II est revenu en 1987 dans les Territoires du Nord-Ouest puis en 2002 à Toronto.

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