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Dior à Drummond Castle en Écosse: reines et guerrières

Avec du tartan punk, des cottes de mailles et des robes de bal féériques, la maison française Dior a rendu hommage, le lundi 3 juin, aux traditions et au caractère rebelle de l’Écosse, présentant sa collection croisière 2025 dans l’écrin d’un majestueux château.

En dehors des Fashion Weeks, les grandes maisons ont pris l’habitude de faire voyager le monde de la mode avec leurs “croisières”, défilés spectaculaires organisés au printemps aux quatre coins du monde. Après Athènes, Séville et Mexico, la directrice artistique des lignes féminines de Dior depuis 2016, Maria Grazia Chiuri, a cette fois puisé son inspiration dans le folklore de l’Écosse, privatisant le somptueux Drummond Castle, dans le Perthshire, au centre, pour dévoiler ses créations.

Influenceurs, créateurs et célébrités ont été accueillis entre ces murs chargés d’histoire, surplombant de délicats jardins Renaissance où se pressait une armée de serveurs en élégants kilts noirs. Devant un parterre d’égéries Dior – Jennifer Lawrence, Anya Taylor-Joy, Rosamund Pike ou Laetitia Casta – et sous un soleil radieux, les mannequins ont fait leur apparition au son de la cornemuse, descendant les escaliers de pierre avant d’aller se perdre dans le labyrinthe des haies et des arbres centenaires.

Se dévoilent alors, au détour d’un buisson, des silhouettes de guerrières, longues tresses dans le dos, bardées de cuir, cottes de mailles et plastrons clinquants. Puis d’autres, féériques, les suivent, avec des cols en dentelle, des capes, de lourdes robes de bal en velours et des corsets brodés de perles. Les styles s’entremêlent et les jupes s’ouvrent sur des cuissardes, prennent la forme d’un kilt ou laissent place aux shorts, teddys, chaussettes montantes et colliers ras-de-cou en cuir et argent d’inspiration punk. Au cœur de cette collection, le tartan, célèbre étoffe écossaise à carreaux, se décline sur la plupart des pièces dans des tons violets, mordorés ou carrément rouges, avec un esprit grunge revendiqué. Maria Grazia Chiuri a allié ce tissu traditionnel à la culture punk “avec énormément de grâce (…) c’était magnifique”, a commenté l’actrice française Camille Cottin après le défilé.

Voulant marier “passé et futur”, le défilé mêle aussi cornemuse et pop des années 1980, mettant à l’honneur le groupe Eurythmics et sa chanteuse écossaise Annie Lennox. La directrice artistique de Dior, qui place généralement ses collections sous le signe d’une “figure féminine forte”, s’est cette fois inspirée de Marie Stuart, reine d’Écosse et tragique héritière du trône d’Angleterre. Détenue près de 20 ans avant d’être exécutée, cette femme libre et puissante a réalisé d’impressionnantes broderies “pour trouver du réconfort, réfléchir et s’exprimer”, a expliqué Maria Grazia Chiuri sur Instagram. Elle a donc voulu revaloriser l’art de la broderie dans sa collection, et mettre à l’honneur les motifs de l’Écosse comme la licorne et le chardon. Sur cette terre du textile, la maison de haute couture, qui appartient au numéro un mondial du luxe LVMH, s’est une nouvelle fois associée à des artisans et créateurs locaux. Elle a notamment travaillé avec Samantha McCoach, fondatrice de la marque Le Kilt, qui réinterprète cet incontournable du vestiaire écossais.

Ce défilé rend aussi hommage à l’histoire de la maison et à l’amour de son fondateur, Christian Dior, pour l’Écosse et ses traditions. Il y a presque 70 ans, celui-ci avait organisé un défilé spectaculaire dans la salle de bal de l’hôtel Gleneagles, à quelques kilomètres du château, suivi d’une soirée dansante avec la haute société.

Pour des maisons comme Dior, ces défilés “croisières” dans des lieux exceptionnels jouent un rôle majeur pour l’image de la marque, au moment où l’industrie du luxe peine à rebondir après la pandémie de Covid-19. LVMH a vu ses ventes reculer de 2% sur un an au premier trimestre 2024. Avec, en cause, une inflation qui freine les achats en Europe et aux États-Unis et une consommation qui peine à redémarrer en Chine. Outre les ventes, la venue de Dior aura “braqué les regards du monde entier” sur l’Écosse, s’est félicitée auprès de l’AFP Caroline Warburton, l’une des responsables de l’agence VisitScotland.

 Avec AFP

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