Jeudi dernier, la Ville de Montréal annonçait un investissement de 13 millions $ pour le développement ou la réfection de 31 pistes cyclables sur l’île. C’est 20 km de voies cyclables qui s’ajoutent au réseau montréalais. C’est peu, selon Jean-François Rheault, président-directeur général de Vélo Québec.
«Lorsqu’on a vu la programmation, on l’a trouvée timide», explique-t-il. «En nombre de kilomètres, cette année c’est 20 km par rapport à 50 km l’an dernier. Si on compare Montréal avec Longueuil ou Laval, Longueuil fait 10 km par année et Laval fait de 15 à 20 km par année. Donc pour une grande ville comme Montréal, 20 km, c’est peu.»
La métropole a environ 1000 km de pistes cyclables, donc l’ajout de 20 kilomètres compte pour environ 2%.
«Il faut comprendre que la Ville de Montréal s’est dotée d’un objectif ambitieux pour le vélo, donc 15 % des déplacements à vélo. Aujourd’hui, on est à 3,3%. Donc pour atteindre cet objectif-là, il faudra mettre les bouchées doubles en termes d’infrastructures parce que c’est ce qui convainc les personnes d’utiliser le vélo comme moyen de déplacement», éclaircit M. Rheault.
Selon lui, deux éléments de l’annonce de la ville sont particulièrement intéressants.
«Dans l’arrondissement de Pointe-aux-Trembles, il y aura l’aménagement d’une piste cyclable le long d’une friche ferroviaire, ça c’est intéressant parce qu’il y a beaucoup de potentiel le long des friches ferroviaires. Il faut sortir des quartiers centraux et un arrondissement comme Pointe-aux-Trembles est très intéressant», note-t-il.
«L’autre chose, c’est l’argent qui est déployé pour la maintenance du réseau cyclable. Plusieurs des pistes cyclables viennent des années 1980-1990, il faut maintenir ces infrastructures également.»
Le président-directeur général applaudit le déneigement des pistes cyclables qui a commencé autour de 2015-2016 pendant l’administration Coderre parce que depuis ce moment-là, le nombre de cyclistes hivernaux a plus que doublé. «Ce sont 13% des cyclistes d’été qui pédalent encore en hiver, ce qui semble peu, mais ça a un impact global sur l’efficacité du système», note M. Rheault.
Une nouvelle application pour contrer le vol de vélos
M. Rheault salue le projet Garage 529, qui consiste en une nouvelle application pour contrer le vol de vélos. «C’est une base de données moderne où les utilisateurs peuvent enregistrer leurs vélos. Si le vélo est volé, la communauté, le service de police et les magasins sont avisés», dit-il.
Grâce à cette application, la ville de Vancouver a enregistré 40% moins de vols de vélo pendant la deuxième année d’utilisation.
