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Marc-André Grenon reconnu coupable de meurtre prémédité

Le jury a tranché en une quarantaine de minutes à peine et déclare Marc-André Grenon coupable du meurtre au premier degré et de l’agression sexuelle grave de Guylaine Potvin en avril 2000, mettant fin à un mystère qui durait depuis 24 longues années.

Séquestrés pour leur délibération finale à compter de 14h, les 12 jurés en sont venus rapidement à un verdict unanime pour trancher du sort de l’accusé de 49 ans. Vers 14h40, l’enveloppe avisant qu’ils en étaient venus à une décision était remise au juge François Huot.

«Coupable», a laissé tomber le juré #2 à deux reprises, quand on lui a demandé le verdict sur les chefs de meurtre prémédité et d’agression sexuelle grave.

Les proches de la victime ont alors éclaté en sanglots dans la salle.

Impossible toutefois de connaître le raisonnement les ayant menés à ce verdict. Deux «chemins» permettait d’en arriver à cette conclusion, soit que le meurtre ait été prémédité ou qu’une agression sexuelle était bel et bien survenue «dans la même séquence d’événement», ce qui classifie automatiquement au premier degré le meurtre.

La couronne avait plaidé au procès que l’intention de Marc-André Grenon était claire dès son entrée dans l’appartement de Guylaine Potvin en pleine nuit : il voulait s’en prendre à elle.

«Pourquoi Marc-André Grenon s’attaque à Guylaine Potvin? Une jeune femme dans son lit, qui dort? Qu’est-ce que le gros bon sens vous dit», avait questionné le procureur de la couronne Me Pierre-Alexandre Bernard. «Marc-André Grenon a réussi son projet d’assouvir ses pulsions, et ce, coûte que coûte, même si la mort de sa victime devait en résulter.»

Défense non convaincante

Ce verdict de culpabilité au chef de meurtre au premier degré veut donc dire que la théorie de la défense, dévoilée dans un revirement de situation inattendu au moment des plaidoiries finales, n’aura pas convaincu les 12 juges des faits chargés de trancher l’affaire.

Le clan Grenon, qui tout au long du procès réfutait l’identification de l’accusé par la preuve d’ADN, avait finalement admis mercredi dernier que l’homme était bel et bien sur la scène dans la nuit du 28 avril 2000. Plus encore, la défense a reconnu que Grenon avait tué Guylaine Potvin, rejetant en revanche toute préméditation.

La défense plaidait que Marc-André Grenon était entré dans l’appartement de l’étudiante pour y commettre un vol. Surpris par sa victime, une altercation aurait suivi et mené au décès de la jeune femme de 19 ans. Quant aux gestes sexuels, ils seraient survenus après le décès, ne pouvant donc pas constituer une agression sexuelle selon les prétentions des avocates de l’accusé.

Sentence à vie

Ce verdict de culpabilité à l’accusation la plus grave du Code criminel scelle donc le sort de Marc-André Grenon.

La peine minimale pour le meurtre au premier degré est une sentence à perpétuité. La possibilité d’une demande de libération conditionnelle est quant à elle fixée à 25 ans. Grenon étant détenu depuis son arrestation le 12 octobre 2022, c’est donc dire qu’il ne pourra être libéré avant le 12 octobre 2047. Le meurtrier aurait alors 72 ans.

Il reste toujours des accusations pendantes de tentative de meurtre et d’agression sexuelle contre l’homme dans le district de Québec pour des événements qui sont survenus en juillet 2000, quelques mois après le meurtre de Guylaine Potvin. Ce dossier doit revenir devant le tribunal en mars.

Les moments clés du procès Grenon

Des premiers témoins bouleversants :

· Les amies de Guylaine Potvin toujours marquées 24 ans après avoir retrouvé son corps au matin du 28 avril 2000

· Le technicien en scène de crime qui a décrit la violence observée dans la chambre de la victime

· Un rapport d’autopsie difficile à entendre

Incursion dans une opération digne d’un film policier :

· Le projet PatronYme, testé pour la première fois en cour, a permis d’identifier le nom de famille Grenon comme étant d’intérêt

· Une filature dans un cinéma a permis de récupérer l’ADN de l’accusé

· La preuve d’ADN qui en ressort était accablante

Des aveux qui changent tout :

· Au moment des plaidoiries, le clan Grenon reconnaît l’identification de l’accusé dans la preuve d’ADN et admet son rôle dans la mort de Guylaine Potvin

· Les preuves clés du procès, soit le projet PatronYme et l’ADN, deviennent secondaires

· La défense plaide que la mort de la victime découle d’un vol qui a mal tourné

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