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LA MENACE DU TERRORISME EN SYRIE ET EN IRAK FAIT PEUR À L’AFRIQUE ET À L’EUROPE

 Le Commandement central des États-Unis (U.S. Central Command – Centcom) tire la sonnette d’alarme face à la hausse des attaques menées par les combattants de l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, où en tout 153 ont été revendiquées durant le premier semestre 2024. Cette tendance enregistrée dans ces deux pays, souligne Centcom, pourrait avoir des répercussions en Afrique, en particulier au Sahel, et en Europe.

Ce bilan tombe dix ans après que le groupe radical de l’État islamique (EI) ait proclamé son califat, quand l’annonce fut faite au monde entier par son fondateur, Abou Bakr al-Baghdadi, depuis la mosquée de Nuri à Mossoul, en Irak. Également connue sous le nom d’Isis ou de Daesh en arabe, depuis lors l’organisation s’est emparée de vastes pans de la Syrie et de l’Irak, imposant sa version rigoureuse de la charia, la loi islamique.

La recrudescence renouvelée du terrorisme sous le drapeau noir de Daesh suggère que les miliciens du califat pourraient doubler le nombre total d’attaques revendiquées en 2023, en affichant une aptitude à se reconstituer même après plusieurs années à une capacité réduite. Il s’agit du même scénario qu’en 2014-2015, années d’expansion de l’idéologie extrémiste du “calife” Abou Bakr al Baghdadi. Des attentats terroristes à répétition furent alors perpétrés sur le Vieux continent par des citoyens européens radicalisés, ainsi que par des musulmans immigrés.

Avec ses partenaires, les Forces de sécurité irakiennes (Fsi) et les Forces démocratiques syriennes (Fds), Centcom a mené 196 missions qui ont entraîné la mort de 44 miliciens et l’arrestation de 166 terroristes durant le premier semestre 2024. En Irak, lors de 137 opérations conjointes, 30 miliciens de l’EI ont été tués et 74 arrêtés. En Syrie, 59 opérations menées avec les Fds et d’autres partenaires se sont conclues par un bilan de 14 combattants de l’EI tués et l’arrestation de 92 personnes. Pendant la même période, les opérations menées par la Coalition internationale dirigée par les États-Unis ont entraîné la mort de huit membres dirigeants de l’EI et la capture de 32 dirigeants en Irak et en Syrie.

Afin d’obtenir une véritable défaite de l’EI, insiste le Centcom, il est essentiel de poursuivre la recherche d’environ 2.500 combattants djihadistes en Irak et en Syrie, ainsi que de poursuivre les efforts internationaux en cours pour rapatrier plus de 9.000 détenus djihadistes vers des centres de détention syriens. La Coalition met également l’accent sur le rapatriement, la réhabilitation et la réintégration de plus de 43.000 personnes et familles actuellement détenues dans les camps d’Al Hol et d’Al Roj. Un chiffre en baisse par rapport au pic de plus de 70.000 personnes enregistrées en 2019.

L’alarme lancée par le Centcom fait suite au débat ouvert en Irak sur la nécessité de mettre progressivement fin à la mission de la Coalition contre l’EI suite aux bombardements effectués par Washington contre les combattants pro iraniens, considérés responsables des attaques contre les bases américaines à la frontière syro-irakienne.
Selon le gouvernement de Bagdad, ces derniers mois la mission est devenue un “facteur d’instabilité”. La Coalition internationale devrait laisser place à de partenariats bilatéraux pour continuer à soutenir les forces locales dans la lutte contre le terrorisme.

Les autorités fédérales irakiennes de Bagdad ainsi que les autorités régionales kurdes d’Erbil rappellent que, si d’un point de vue militaire l’EI peut être considéré comme vaincu, son idéologie demeure et des conditions socio-économiques critiques ne facilitent pas sa disparition. Bagdad et Erbil sont d’ailleurs engagées dans la création d’une brigade commune pour combattre les poches de résistance à la frontière avec la Syrie. En conclusion, si le califat physique a disparu, l’idéologie demeure.

AGI

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